Blogue des jeunes travailleuses et travailleurs : Pourquoi il devrait y avoir davantage de jeunes travailleuses et travailleurs syndiqués
Toronto – 7 décembre 2017 – La syndicalisation a pour raison d’être la recherche de la justice. Elle permet aux salarié(e)s d’avoir prise au moins jusqu’à un certain point sur les conditions dans lesquelles ils travaillent et de contribuer activement à les façonner. En tant que jeune militante syndicale, j’ai été témoin de ce que c’est que de travailler dans de très mauvaises conditions. J’ai connu l’horreur que subissent quotidiennement, au Canada, de nombreux salarié(e)s exploités ou maltraités qui travaillent dans des conditions précaires et sans aucun recours. Or, j’ai également vu tout le pouvoir que les travailleuses et les travailleurs acquièrent quand ils décident de se syndiquer. C’est en se mobilisant dans leur milieu de travail que les salarié(e)s se rendent compte qu’ils méritent mieux et qu’ils sont plus forts s’ils conjuguent leurs efforts. Ils finissent aussi par comprendre l’importance de leur travail et que, sans leur labeur, les employeurs ne feraient aucun profit.
Les travailleuses et les travailleurs syndiqués n’éprouvent aucune peur. Ils connaissent leurs droits et savent qu’on ne peut pas les renvoyer sans motif valable et que leur voix est importante. Par conséquent, ils ne sont pas aliénés au travail, mais ils y jouissent de l’égalité d’une manière solide.
Les travailleuses et les travailleurs syndiqués sont protégés par une convention collective juridiquement contraignante qui garantit leurs droits et leur assure des conditions de travail exemptes de dangers. Un contrat collectif de travail permet de veiller à ce que les salarié(e)s ne puissent être renvoyés sans motif valable, que leurs conditions de travail soient renégociées de façon périodique et que toutes et tous bénéficient d’une représentation égale. Chaque personne mérite qu’on la respecte et notre syndicat veille à ce qu’il y ait en place un système qui oblige l’employeur à traiter ses employé(e)s avec dignité.
Quant à nous, les gens de la nouvelle génération de jeunes travailleuses et travailleurs qui arrivent actuellement sur le marché du travail, nous faisons face à un problème d’instabilité et de précarité de l’emploi qu’aucune des générations qui nous ont précédés n’a connu. On nous fait souvent croire que les lois sur le travail qui sont actuellement en vigueur suffisent à nous protéger en tant que travailleuses et travailleurs ainsi que comme citoyennes et citoyens. Cependant, en réalité, nous ne pouvons espérer obtenir rien de plus que la norme minimale, si nous ne conjuguons pas nos efforts pour exiger qu’on respecte nos droits.
C’est pourquoi la syndicalisation et le mouvement syndical sont si importants. Les jeunes travailleuses et travailleurs ont le pouvoir de faire pencher la balance en leur faveur et d’améliorer leurs conditions de travail. La syndicalisation est l’étape la plus essentielle dans les efforts pour parvenir à l’équité et créer un monde où chaque personne peut gagner sa vie d’une manière décente et sans devoir craindre d’être exploitée ou injustement traitée. Chaque individu a voix au chapitre et la voix en question est puissante. Il faut donc que toutes et tous se fassent entendre!
Laura Peña est une jeune travailleuse et militante syndicale qui œuvre à Toronto.