Exemples de cas
Les cas suivant illustrent les genres de problèmes que les travailleurs agricoles rencontrent tous les jours au Canada.
Accident de travail, rapatriement
Clarksburg (Ontario)
Le travailleur a eu deux vertèbres déplacées lorsqu’il chargeait des machines dans un camion. Le docteur a recommandé une opération mais le travailleur fut contraint de retourner au Mexique par l’employeur et le consulat.
Bris de contrat, mauvais traitement, maladie
Prince Edward (Ontario)
Un ouvrier travaillant sur cette ferme a rapporté qu’il n’y avait pas d’eau potable et que huit ouvriers ont souffert de démangeaisons, d’irritation des yeux, de mal d’estomac et de diarrhée. Un des ouvriers était gravement malade par conséquent. L’employeur agresse et insulte les ouvriers et ne fournit aucune installation où ils peuvent laver leurs vêtements ou leurs casseroles.
Représailles antisyndicales, diffamation
Québec
En 2006, ce travailleur avait accumulé six ans de service chez le même employeur. À l’aéroport, il a informé notre personnel qu’à la veille de son départ pour le Mexique, l’employeur a demandé à quatre des travailleurs de signer une lettre pour renoncer à leur désir d’être représentés par les TUAC Canada. Ils ont refusé et l’employeur a écrit dans leur lettre de recommandation qu’ils avaient des problèmes de comportement et ne les a pas fait revenir en 2007.
Gestes obscènes, insultes, mauvais traitement
Manitoba
En 2006, trois travailleurs ont rapporté qu’à chaque matin l’employeur leur offrait du pain qu’il frottait au niveau de son organe génital, et exigeait que tous les huit travailleurs en mangent. S’ils refusaient, il devenait furieux, criait et réduisait leurs heures de travail. Il les insultait en disant qu’ils sont des cochons et qu’ils mangent de la merde. Il conduisait à toute vitesse le camion qui les transportait et faisait des prélèvements excessifs sur leurs chèques de paye.
Traitement discriminatoire de la part des autorités fédérales
Colombie-Britannique
Lorsque les travailleurs arrivent à l’aéroport, ils sont placés dans une ligne séparée aux douanes. Ils sont reniflés par des chiens policiers. En février 2007, un travailleur a été fouillé à nu et détenu pour un interrogatoire en dépit du fait que les agents douaniers ne parlaient pas du tout l’espagnol. Le travailleur a été finalement relâché et aucune preuve de méfait n’a jamais été produite.
Violation du PTASC
Colombie-Britannique
Le PTASC interdit clairement aux employeurs d’embaucher les travailleurs agricoles migrants pour des industries autres que l’agriculture. En 2007, un employeur agricole de la Colombie-Britannique a envoyé ses employés migrants en Alberta pour faire des travaux de construction. Ils ne recevaient pas les salaires qui sont payés dans le secteur de la construction et n’avaient pas obtenu une formation adéquate, et certains d’entre eux avaient subi des blessures au travail. L’employeur a déclaré dans les médias que la construction de serres pourrait être considérée comme du travail agricole, mais nous faisons valoir qu’il s’agissait clairement de travaux de construction et que les blessures auraient pu être évitées.
Confiscation de documents, violation de contrat
Colombie-Britannique
L’employeur a demandé aux ouvriers de travailler à la pièce bien que le contrat précise qu’ils seront payés à l’heure, ont rapporté des travailleurs en 2007. L’employeur a confisqué leurs documents et ne fournissait pas de lits, mais seulement des sacs de couchage. Dans cette ferme, les travailleurs canadiens doivent remplir trois boîtes par jour et reçoivent 50 $ par boîte, tandis que les travailleurs mexicains devaient remplir sept boîtes par jour à raison de 17 $ la boîte.
Logement au-dessous de la norme
Colombie-Britannique
Un groupe d’environ 15 travailleurs mexicains ont rapporté en 2007 qu’ils étaient logés dans des conditions irrégulières. Le bureau de santé et les services d’incendie locaux ont été contactés et l’employeur a été mis en demeure d’apporter des changements. Ces changements consistaient notamment à couvrir une fosse septique ouverte et un tuyau à côté de leur logement et des champs où l’on cultive des légumes.
Mauvais traitement, violence
Colombie-Britannique
Un travailleur mexicain à Abbotsford a été physiquement agressé parce qu’il ne désherbait pas selon les attentes de l’employeur agricole. Le travailleur de 25 ans était terrifié et est venu se réfugier dans notre centre de soutien. La police a été informée et le travailleur a cherché à intenter des poursuites judiciaires. La police d’Abbotsford a déclaré dans les médias qu’elle risque de ne pas pouvoir donner suite aux chefs d’accusation car le plaignant est retourné au Mexique depuis. Le travailleur a eu beaucoup de mal à obtenir ses salaires et son billet d’avion de retour. L’employeur s’était montré réticent à remplir ces deux obligations. Le travailleur s’inquiète de se faire bannir du PTASC à l’avenir parce qu’il s’est plaint de son employeur. Dans ce cas, le personnel de notre centre de soutien pour travailleurs migrants d’Abbotsford a mis le consulat du Mexique au courant du problème et a collaboré pour permettre au travailleur de retourner dans son pays.
Retard à recevoir des paiements
Leamington (Ontario)
L’entente signée dans le cadre du PTASC avec la Jamaïque prévoie le prélèvement d’un taux de 25 % sur les chèques de paye de ces travailleurs, somme qui est censée leur être remboursée lorsqu’ils retournent dans leur pays. Des travailleurs sont venus au centre de Leamington pour nous demander de les aider à recouvrer ces salaires qui leur sont dus depuis plus d’un an. Grâce à l’intervention de notre Centre de soutien pour travailleurs migrants, les employés ont finalement reçu leur argent.