Harper donne des frissons

Toronto – 16 juillet 2014 – Stephen Harper continue d’agir comme un tyran de cour d’école, réduisant au silence quiconque ose l’empêcher de démanteler le Canada.

En 2012, au moment où des groupes de défense de l’environnement faisaient campagne contre les plans de construction de pipeline, le gouvernement a donné huit millions de dollars à l’Agence de revenu du Canada (ARC) pour soumettre à des vérifications un certain nombre d’organismes de bienfaisance à vocation environnementale comme Tides Canada et la David Suzuki Foundation, qui dénonçaient le laxisme du gouvernement Harper à l’égard du changement climatique. Le gouvernement avait alors fustigé les responsables de ces organismes en les qualifiant de militants radicaux et de blanchisseurs d’argent. Convaincu que ces organismes de bienfaisance consacraient plus de 10 % de leurs ressources aux activités politiques dépassant ainsi la limite permise, le gouvernement a mis sur pied une équipe de vérification spéciale chargée de passer au crible les campagnes de sensibilisation du public menées par les organismes de bienfaisance.  

Voyant l’efficacité du plan qui a réduit au silence plusieurs groupes de défense de l’environnement, M. Harper a décidé d’élargir l’initiative et de s’attaquer aux organismes qui dénonçaient d’autres volets de son programme ultraconservateur. Disposant d’un budget accru, l’ARC a élargi le filet de sorte que les églises, les organismes de défense des droits de la personne, les groupes de défense des animaux ainsi que les coalitions antipauvreté se trouvent désormais eux aussi dans le collimateur de l’équipe de vérification de Stephen Harper. Des groupes comme Amnistie internationale, Kairos (organisme caritatif de l’Église Unie du Canada), ainsi que les organismes de promotion des droits de la personne font maintenant l’objet de vérification.

Les frais d’avocat augmentent rapidement pour les organismes de bienfaisance soumis à des vérifications.  Dans certains cas, leurs budgets de fonctionnement déjà très limités augmentent de plus de 100 000 $. Certains groupes ont vu leur statut d’organisme de bienfaisance révoqué.  

Les tactiques d’intimidation de Stephen Harper donnent des résultats. Ces manœuvres ont jeté un froid sur les organismes de bienfaisance et même ceux qui ne font pas actuellement l’objet de vérification. La peur s’est propagée. Certains groupes évitent les activités de défense d’intérêts en matière de politique publique par crainte d’être qualifiés d’ennemi par Stephen Harper et de faire l’objet de vérification.     

L’offensive de Stephen Harper contre les organismes à but non lucratif est sans précédent. Elle vise clairement à réduire au silence les organismes de bienfaisance et à but non lucratif qui contribuent au débat public en les soumettant à des vérifications afin de les détourner de leur mission. C’est une stratégie qui consiste à réduire ou éliminer les débats importants sur les politiques publiques en qualifiant d’ennemi les organisations de la société civile dont la contribution aux débats diffère des priorités de Stephen Harper. Ce dernier a, en fait, créé un climat qui refroidit l’ardeur des organismes de bienfaisance au Canada en intimidant ceux qui osent s’y opposer.