Toronto – 20 mai 2014 – Vivement préoccupée par une expansion bâclée au Canada et de la fuite de données qui a fait scandale au sud de la frontière, la compagnie Target a congédié Tony Fisher, président de l’entreprise pour les opérations canadiennes. Pour le remplacer, le détaillant géant a annoncé l’arrivée d’un autre dirigeant américain, soit un vice-président, qui prendra en charge les magasins de l’entreprise au Canada.

Ces deux dernières années, la compagnie Target s’est dotée d’un ambitieux plan visant à ouvrir 124 magasins au Canada. Les ouvertures sont survenues après que l’entreprise américaine eut fait l’acquisition de la chaîne de magasins Zellers, congédié plus de 20 000 travailleuses et travailleurs canadiens, et refusé d’honorer les conventions collectives de ces salarié(e)s. D’entrée de jeu, la compagnie Target a clairement signalé qu’elle faisait peu de cas des droits des salarié(e)s au Canada et refusait de reconnaître le talent des milliers de travailleuses et de travailleurs expérimentés du commerce de détail. 

En tant que principal défenseur des salarié(e)s du commerce de détail, les TUAC Canada ont lancé la campagne Demandez à Target d’agir équitablement. Cette campagne nationale avait pour but de défendre les intérêts des employé(e)s de Zellers, d’appuyer les communautés touchées par les pertes d’emploi, et d’amener Target à assumer la responsabilité des préjudices que cause l’entreprise aux travailleuses et travailleurs canadiens et à leurs familles. La campagne s’est terminée par une  grande manifestation devant le siège social de la compagnie Target au Canada en 2012 et un échange direct entre les travailleuses et travailleurs canadiens et le conseil d’administration lors d’une réunion des actionnaires de l’entreprise l’année dernière.

Le congédiement du chef des opérations canadiennes survient peu après la démission du PDG de Target, Gregg Steinhafel, qui a tiré sa révérence dans la foulée du scandale de la fuite massive de données personnelles de la clientèle de l’entreprise aux États-Unis, et aussi à cause de l’échec de l’expansion de l’entreprise au Canada. Dès sa première année, Target Canada a subi une perte de l’ordre de 941 millions de dollars. Au Canada, la clientèle a de nombreuses plaintes : attentes insatisfaites, insuffisance de stock, prix plus élevés que ceux pratiqués dans les magasins Target aux États-Unis, etc. Pour leur part, les salarié(e)s reprochent à l’entreprise de pratiquer des bas salaires et d’offrir une formation déficiente, des horaires de travail injustes, et des heures de travail insuffisantes pour permettre de joindre les deux bouts.  

« Il semble que  Target n’a rien appris quant aux attentes des Canadiennes et des Canadiens », de dire le président national des TUAC Canada, Paul Meinema. « Au lieu de créer de bons emplois pour nos collectivités, de respecter les droits des salarié(e)s et de donner aux client(e)s ce qu’ils veulent, Target a fait venir un autre dirigeant américain pour nous dire ce que nous voulons », poursuit-il.