Le Mexique reconnu coupable de pratiques d’exclusion à l’endroit de travailleurs migrants mexicains soupçonnés d’être pro-syndicat
Vancouver – 21 mars 2014 – La commission des relations de travail de la Colombie-Britannique (CRTCB) a reconnu le gouvernement du Mexique et ses représentants consulaires coupables de pratiques d’exclusion en mettant sur une liste noire des travailleurs migrants saisonniers du Mexique soupçonnés d’être des sympathisants syndicaux afin de les empêcher de revenir au Canada. La commission a également conclu que le Mexique avait frauduleusement modifié certains documents dans une tentative visant à dissimuler ses activités antisyndicales. Les éléments de preuve ont été soumis à la CRTCB en 2012 par la section locale 1518 des TUAC Canada, syndicat qui représente les travailleurs agricoles œuvrant chez Sidhu & Sons Nursery Limited, une pépinière située dans la vallée du bas Fraser.
Le jugement rendu jeudi par la CRTCB survient après trois ans de batailles juridiques livrées par le Mexique dans le but de bloquer les procédures et faire annuler les chefs d’accusation qui pesaient contre lui. « La bataille fut longue, mais la vérité a fini par triompher », de dire Ivan Limpright, président de la section locale 1518 des TUAC Canada, après que le jugement eut été rendu lundi. « Au Canada, tous les travailleurs et travailleuses ont le droit de se joindre à un syndicat, y compris les travailleurs migrants. Les pratiques d’exclusion et de coercition du Mexique violaient la législation canadienne ainsi que les droits des travailleurs en cause. »
Les accusations pour pratiques d’exclusion avaient été portées à la Commission originairement en 2011. Les auditions et les dépositions ont débuté à la commission en janvier 2012. Les auditions avaient été temporairement suspendues après que le Mexique eut présenté un recours à la Cour suprême revendiquant l’immunité absolue afin de contraindre la commission à rejeter les preuves qu’elle avait recueillies à l’appui des pratiques d’exclusion, y compris des documents du gouvernement mexicain ayant fait l’objet de fuite ainsi que des témoignages faits par d’anciens représentants consulaires. Dans son verdict, la Cour suprême de la Colombie-Britannique avait rejeté le recours du Mexique et confirmé le droit de la CRTCB de tenir compte des preuves de pratiques d’exclusion.
« Le Mexique a traversé nos frontières pour venir dresser sa liste noire et violer les droits de la personne de certains travailleurs dans notre pays », s’indigne Paul Meinema, président national des TUAC Canada. « Le président mexicain Peña Nieto sait très bien ce qui s’est passé ici, malgré les dénis de ses bureaucrates et représentants consulaires. Fini le temps de faire semblant, place au respect des lois canadiennes. »
Forts de 250 000 membres aux quatre coins du pays, les TUAC Canada (Travailleurs et travailleuses unis de l’alimentation et du commerce) constituent le syndicat le plus influent et le plus progressiste du secteur privé au pays. Depuis plus de deux décennies, les TUAC Canada mènent une campagne en faveur des droits syndicaux et des droits de la personne des travailleurs agricoles du Canada. En collaboration avec l’Alliance des travailleurs agricoles (ATA), les TUAC Canada gèrent dix centres de soutien pour travailleurs agricoles répartis dans diverses régions du pays, y compris les centres de l’ATA en Colombie-Britannique.