Les TUAC Canada s’unissent à des alliés pour réclamer la tenue d’une audience devant la CIDH en ce qui concerne la violation des droits syndicaux des travailleurs étrangers temporaires

Mexico (Mexique) – 3 mars 2014 – Les TUAC Canada et d’autres chefs de file du mouvement en faveur des droits des travailleurs migrants ont réclamé la tenue d’une audience thématique à l’occasion de la 150e session ordinaire de la Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH). L’audience demandée vise à souligner la responsabilité des États d’origine dans la violation des droits syndicaux des travailleurs qui se rendent aux États-Unis ou au Canada munis de visas de travail temporaires. Elle concerne plus précisément la violation qui se produit dans le cadre des processus de sélection, de recrutement, d’embauche, de surveillance et de retour des travailleurs temporaires.

En réclamant l’audience, les défenseurs des travailleurs migrants cherchent à faire ressortir les responsabilités que portent les États d’où proviennent les travailleurs au Mexique, au Guatemala et au Salvador dans le cas de violations qui se sont produites durant toutes ces étapes.   

À eux seuls, chaque année, les États-Unis délivrent plus de 50 000 visas (H-2A) pour des emplois  temporaires, qui sont majoritairement occupés par des travailleurs mexicains. C’est à cause de la forte demande de main-d’œuvre étrangère temporaire que de faux recruteurs bénéficient d’une échappatoire. En effet, ces derniers font aux travailleurs des promesses d’emploi aux États-Unis et au Canada et leur offrent de prétendus visas pour leur faire traverser la frontière « légalement ». Or, en réalité, il s’agit souvent d’une escroquerie, dont sont alors victimes ces travailleurs et leurs familles, et ceux-ci finissent ainsi par tout perdre. Certains vont jusqu’à compromettre leur sécurité en s’endettant auprès d’usuriers.  

Comme si tout cela ne suffisait pas, les travailleurs sont aussi victimes de violation de leurs droits dans les pays qui les accueillent.   

Plus de 90 % des ressortissants mexicains qui se rendent aux États-Unis munis d’un visa H-2A se disent victimes de violation des droits qu’ils ont en tant que travailleurs tandis que 30 % de ces personnes ne savent pas qui les a recrutés ni seulement quel est le nom de leur employeur.  

Au Guatemala, on a délivré 2 568 visas H-2B en 2012. Cependant, dans ce pays, la confiscation de titres de propriété par des recruteurs constitue le problème le plus important.    

Quelque 825 ressortissants du Salvador ont participé au Programme de travailleurs étrangers temporaires, pour la plupart au Canada. Cependant, le gouvernement salvadorien ne faisant aucun effort pour se tenir au courant de leurs déplacements et de leur sort quand ils travaillent à l’étranger, et ce, même s’ils sont peu nombreux, il néglige de les protéger alors que, pourtant, il y est tenu.

D’autre part, un certain nombre de travailleurs migrants participant au Programme de travailleurs agricoles saisonniers mis en place par le Canada et le Mexique ont été privés de leur droit d’association avec la complicité du gouvernement du Mexique, dont l’ingérence est fort bien documentée dans les archives des tribunaux du travail canadiens.  

La demande d’audience déposée devant la CIDH sous la mention « situation de vulnérabilité des droits syndicaux des migrants temporaires dont sont responsables leurs pays d’origine » résulte de diverses initiatives coordonnées qui ont été prises par le syndicat des Travailleurs et travailleuses unis de l’alimentation et du commerce du Canada (TUAC Canada), l’Alliance des travailleurs agricoles (ATA), Global Workers Justice Alliance (Global Workers), l’Instituto de Estudios y Divulgación sobre Migración A.C. (INEDIM), l’Instituto de Estudios de la Mujer Norma Virginia Guirola de Herrera (CEMUJER), Proyecto Binacional Jornaleros Safe, Respuesta Alternativa, A.C., la Red Regional de Organizaciones Civiles para las Migraciones (RROCM), Capítulo El Salvador conformadas por la Asociación Salvadoreña de Educación Financiera (ASEFIN), le Grupo de Monitoreo Independiente de El Salvador (GMIES), la Iglesia Anglicana Episcopal, l’Instituto Salvadoreño del Migrante (INSAMI), la Red Internacional Scalabrini para las Migraciones (SIMN) et Soleterre. La Commission est autorisée à diffuser des informations quant au respect et à la défense des droits de la personne et à promouvoir ces valeurs. Ces droits sont garantis par la Déclaration américaine des droits et devoirs de l’homme ainsi que par la Convention américaine relative aux droits de l’homme. Si ladite demande est accueillie, l’audience pourrait aboutir à des recommandations précises visant à prévenir et à faire cesser les violations des droits des travailleurs migrants temporaires qui se produisent actuellement.   

Pour en savoir plus long, il suffira d’écrire aux adresses suivantes :

[email protected] (au Salvador)

[email protected] (au Mexique)

[email protected] (aux États-Unis)

[email protected] (au Canada)

[email protected] (au Guatemala)