Le parti conservateur de Hudak vend des projets de loi d’initiative parlementaire à des grandes sociétés soumissionnaires
Toronto – 9 septembre 2013 – Le parti conservateur de Tim Hudak en Ontario a montré une fois de plus qu’il se soucie plus de la situation financière des grandes sociétés que de la démocratie, des intérêts de la population et des droits à la négociation collective des Ontariens et des Ontariennes.
EllisDon est l’une des plus grandes entreprises de construction au Canada, voire en Amérique du Nord. Pendant des décennies, c’est à cette entreprise que le gouvernement ontarien a souvent eu recours pour les grandes structures publiques de la province. Dans ce contexte, une convention collective couvre les contrats d’EllisDon depuis plus de cinq décennies. Une décision rendue par la Commission des relations de travail de l’Ontario en 2012 confirme l’autorité de la convention pour les lieux de travail de l’entreprise.
Or, Tim Hudak et son parti ultraconservateur, tous deux bien connus pour leurs offensives contre les salarié(e)s et leurs syndicats, ont récemment déposé un projet de loi d’initiative parlementaire appelé - Loi sur l’équité et la compétitivité dans l’industrie ontarienne de la construction.
S’il est adopté, ce projet de loi baptisé d’un nom invraisemblable libérera spécifiquement EllisDon de l’accord faisant de l’entreprise un milieu de travail syndiqué.
Un nombre croissant d’Ontariens et Ontariennes se rendent à l’évidence que la stratégie irresponsable et idéologique de Tim Hudak est désastreuse pour la province. Et voilà que nous apprenons – d’un des députés du propre parti de Tim Hudak – que ce dernier met en vente des projets de loi émanant de députés conservateurs à l’intention des grandes sociétés soumissionnaires.
Dans un courriel obtenu par un quotidien de Toronto, le député conservateur Randy Hillier (qui n’a aucun penchant pour les syndicats) affirme que lui et ses collègues du caucus conservateur ont appris de dirigeants du parti qu’il y a fort à gagner en dons financiers en faisant adopter cette loi au profit de la compagnie EllisDon.
On ne devrait donc pas s’étonner d’apprendre qu’après le dépôt du projet de loi par un député conservateur le 16 mai 2013, la compagnie EllisDon a donné des sommes d’argent au parti conservateur de Tim Hudak quelques mois plus tard le 29 mai 2013, soit trois versements séparés totalisant 14 815 $.
Même le député ultraconservateur Randy Hillier admet que « le fait de promouvoir une loi qui abroge explicitement une convention collective facultative au profit d’un employeur fournit aux opposants des arguments pour étayer leurs allégations voulant que c’est tout simplement pour enrichir les grandes entreprises que nous combattons les syndicats. »
Hillier a également fait la remarque suivante : « Nous risquons de violer l’article 41 de la Loi sur l’Assemblée législative, et cela m’inquiète réellement ». L’article 41 interdit aux députés de se prévaloir, directement ou indirectement, de tout avantage découlant de l’application d’une loi.
Alors que nous avons toujours su que Tim Hudak et ses ultraconservateurs tiennent à détruire les droits à la négociation collective des travailleurs et travailleuses, maintenant nous savons aussi que Tim Hudak et les membres du parti conservateur sont disposés à vendre des projets de lois d’initiative parlementaire en échange de dons à leurs campagnes électorales – même au risque de violer la loi.