Les TUAC Canada accueillent la décision du tribunal sur le trafic de personnes et appellent à la fin du trafic des travailleur(euse)s

Toronto (Ontario) – Le 29 juin 2023 – Les TUAC Canada accueillent la décision du juge Michael McArthur dans le procès pour traite de personnes à London, en Ontario. Après plus de cinq années d’enquête et un procès afin de rendre justice à un groupe de travailleurs et de travailleuses agricoles migrant(e)s qui ont été victimes de trafic de personnes et exploité(e)s dans le sud de l’Ontario. Jose et Karin Callejas ont été trouvé(e)s coupables de sept chefs d’accusation pour traite de personnes. Cependant, l’énoncé de la sentence finale a été reporté au mois de juillet 2024, car les Callejas ont fait appel du verdict.

Entre 2015 et 2016, ces travailleur(euse)s agricoles migrant(e)s ont été recruté(e)s sous prétextes dans des fermes du Sud ontarien. Les travailleur(euse)s possédaient des permis de travail fermés valides en vertu du Programme de travailleurs étrangers temporaires, mais subissaient d’innombrables situations d’abus de la part de leurs employeurs. Ils et elles ont saisi une occasion de quitter leurs employeurs et se sont retrouvé(e)s à l’emploi de Jose et Karin Callejas, qui ont été déclaré(e)s coupables de divers chefs d’accusation de trafic de personnes. Ces travailleur(euse)s ont été contraints, leur passeport et leur documentation personnelle leur ont été enlevés et ils et elles ont été forcé(e)s de travailler.

En 2018, les survivant(e)s ont contacté les TUAC Canada pour obtenir de l’aide. Le syndicat a appuyé ce groupe en collaboration avec l’aide légale de Windsor pour naviguer dans le système légal compliqué et les diverses difficultés que les travailleur(euse)s ont endurées après s’être échappé(e)s des trafiquants.

Les TUAC Canada sont solidaires de ces survivant(e)s et de tous les survivant(e)s de trafic de travailleur(euse)s et appellent le gouvernement de l’Ontario à mettre en place des lois qui renforcent les droits de la personne et du travail pour des milliers de travailleur(euse)s agricoles migrant(e)s qui contribuent grandement à l’approvisionnement alimentaire du Canada.

« La loi sur la protection des employés agricoles de l’Ontario, dans sa mouture actuelle, n’offre pas de protection adéquate contre les abus du travail », déplore Santiago Escobar, représentant national des TUAC Canada. « Elle empêche les travailleur(euse)s agricoles locaux(ales) et migrant(e)s d’exercer leurs droits de base, comme se syndiquer et la négociation collective. Les travailleur(euse)s sont abandonné(e)s sans mécanisme de protection contre l’intolérable relation de pouvoir inégale qui est au cœur du système de production alimentaire au Canada. »

« Si le gouvernement Ford souhaitait sérieusement s’attaquer au traitement honteux des travailleur(euse)s migrant(e)s en Ontario, il leur offrirait immédiatement un accès égal à la loi sur les relations de travail », ajoute M. Escobar. « Il est essentiel de corriger l’injustice actuelle et la législation anti-travailleur(euse)s qui gouverne les travailleur(euse)s agricoles. Mieux vaut prévenir que guérir. »

Alors que d’autres enquêtes pour trafic de personnes exposent les atrocités aux Ontarien(ne)s, les TUAC Canada appellent le gouvernement Ford à offrir plus d’aide aux victimes de la traite de personnes.

« Le processus d’une enquête et d’un procès est long et douloureux, et les survivant(e)s sont laissé(e)s à eux-mêmes et à elles-mêmes avec presque aucun accompagnement du provincial », souligne M. Escobar. « Sans l’aide des militant(e)s, ces cas seraient abandonnés », ajoute-t-il. « Revivre l’expérience au procès est difficile et émotionnellement drainant pour les survivant(e)s. »