Alexa McDonough : Une pionnière de la politique

Ottawa (Ont.) – Le 4 février 2022 – Les TUAC Canada sont attristés par le décès d’Alexa McDonough. Alexa était une véritable pionnière pour les femmes en politique, qui n’a jamais eu peur de défendre ses principes, même lorsqu’ils étaient impopulaires. Elle a consacré sa vie à la justice sociale, a défendu les femmes en politique et n’a jamais reculé devant un défi.

Lorsqu’elle a été élue cheffe du NPD de la Nouvelle-Écosse en 1980, Alexa est devenue la première femme à diriger un grand parti politique au Canada. En 1981, elle a obtenu un siège à l’Assemblée législative de la Nouvelle-Écosse. Elle était la seule femme députée et a dû faire face à la misogynie de 51 députés masculins. Honteusement, à cette époque, l’Assemblée législative de la Nouvelle-Écosse n’avait même pas de toilettes pour femmes. Alexa a fait revivre le NPD dans la province et a commencé à jeter les bases qui allaient mener au premier gouvernement NPD de la Nouvelle-Écosse.

L’élection fédérale de 1993 a été marquée par des résultats lamentables pour le NPD. Il a été réduit à neuf sièges alors que douze étaient nécessaires pour obtenir le statut de parti à la Chambre des communes. À la surprise de beaucoup, Alexa s’est lancée dans la course à la direction du parti fédéral en 1995. Considérée comme perdante face aux deux favoris et députés les plus expérimentés du parti fédéral, Alexa a remporté une victoire surprise.

Lors des élections de 1995, Alexa a remporté le siège de Halifax, une première pour le NPD, et a vu le parti remporter 21 sièges, ce qui le replaça dans le paysage fédéral. Alexa avait du pain sur la planche. Le pays s’était déplacé très à droite pendant les onze années de règne des conservateurs de Brian Mulroney, puis par un gouvernement libéral obsédé par le déficit et la dette, dirigé par Jean Chrétien, puis par le ministre des Finances Paul Martin. Le budget fédéral de Chrétien et Martin en 1995 a institué les coupes les plus importantes dans les programmes sociaux et les dépenses culturelles et environnementales depuis la Seconde Guerre mondiale. Alexa et le caucus du NPD étaient les seules voix politiques du pays à s’opposer à ce programme d’austérité.

Alexa n’a jamais eu peur de prendre une position impopulaire. Après les attaques terroristes du 11 septembre 2001, Alexa a fait preuve d’un grand courage en luttant contre la haine et la discrimination dont sont victimes les musulman(e)s dans les pays occidentaux. Dans un discours célèbre, elle a déclaré : « Les Canadiennes et les Canadiens doivent savoir qu’Oussama est un nom canadien, que Mohammed est un nom canadien et que se recueillir dans une mosquée est une tradition canadienne. »

Lorsque le citoyen canadien Maher Arar a été arrêté par les autorités américaines, étiqueté comme terroriste et envoyé en Syrie où il a subi des tortures, Alexa a pris la position impopulaire à l’époque et a défendu les droits d’Arar en tant que citoyen canadien en demandant au gouvernement libéral de Chrétien de le ramener au Canada. C’est grâce aux efforts d’Alexa pour faire témoigner l’épouse d’Arar, Monia Mazigh, devant le comité des Affaires étrangères de la Chambre des communes et au témoignage de Monia que la pression populaire a été exercée sur le gouvernement fédéral pour qu’il ramène Arar au pays.

Le plus grand héritage d’Alexa est sans doute son travail et son désir de voir davantage de femmes s’engager en politique, ainsi que le travail qu’elle a accompli pour les guider dans cette voie. Elle était une femme politique rare qui nous manquera beaucoup.