Blogue politique : Les conservateurs rapportent les gros sous dans la politique

Ottawa (Ont.) – 23 novembre 2021 – Au cours de la dernière décennie, le gouvernement fédéral et la plupart des provinces ont modifié les lois sur le financement politique afin d’éliminer l’influence des grands donateurs et des grosses sommes d’argent dans notre système politique en abaissant les limites m et en autorisant uniquement les particuliers à faire des dons.

Cependant, les récentes actions des conservateurs de Ford en Ontario et du Parti conservateur unifié (PCU) de Jason Kenney en Alberta révèlent leur désir de permettre à leurs riches amis de remplir les coffres de leurs partis avec des dons importants tout en essayant de faire taire les groupes qui s’opposent à eux.

Le projet de loi 81 récemment présenté par le PCU tente de réduire au silence les tiers partis qui critiquent le gouvernement Kenney en leur interdisant de s’enregistrer en tant que comité d’action politique (CAP) parce qu’ils ont dépensé ou ont l’intention de dépenser de l’argent pour des campagnes critiquant le gouvernement ou sont affiliés d’une manière ou d’une autre à un parti politique.

Si un(e) dirigeant(e) de la Fédération du travail de l’Alberta (FTA) occupait un poste de direction au sein du NPD de l’Alberta, il serait interdit à la FTA de s’enregistrer en tant que CAP et donc de diffuser des publicités. Mais si vous êtes un gros CAP qui a de bonnes choses à dire sur le gouvernement, il n’y a aucun problème avec vos publicités de campagne.

En plus de talonner le NPD de l’Alberta pour ce qui est de l’argent recueilli par les dons individuels, le projet de loi 81 crée une faille qui permet aux riches donateurs de donner des montants plus importants qui ne sont pas couverts par les limites de contributions individuelles de 4 243 $ par an.

Les dons aux candidat(e)s à l’investiture des partis ne seront plus comptabilisés dans la limite annuelle des dons. Les candidat(e)s à l’investiture peuvent dépenser jusqu’à 12 500 $, mais peuvent recueillir un nombre illimité de dons. Cet argent non dépensé pourrait alors être versé au PCU, ce qui permettrait à ceux et à celles qui en ont les moyens de faire des dons bien supérieurs à la limite légale.

Le NPD de l’Alberta tire continuellement la majeure partie de son argent de petits dons, inférieurs à 200 $, tandis que le PCU de Kenney dépend de grosses contributions de riches donateurs qui disposeraient désormais d’une échappatoire pour donner encore plus d’argent.

Le gouvernement Ford a pris des mesures similaires. Ford a doublé la somme d’argent que les particuliers peuvent donner annuellement à un parti politique. Comme le PCU, le parti conservateur de Ford compte sur un maximum de dons de la part des riches, tandis que le parti d’opposition, le NPD de l’Ontario, compte sur des milliers de petits dons de particuliers. Il n’est pas surprenant que Ford veuille aller de l’avant avec la construction d’autoroutes qui profitent à ses amis promoteurs qui peuvent maintenant donner encore plus d’argent pour sa campagne de réélection.

Le gouvernement Ford réduit également au silence les tiers partis en limitant ce qu’ils peuvent dépenser en publicité politique. Les nouveaux changements limiteraient les dépenses des annonceurs tiers en étendant le maximum sur une période d’un an au lieu de la période de six mois qui existait auparavant et avec une légère augmentation du montant qu’ils peuvent dépenser.

D’autres changements envisagés empêcheraient les organisations de la société civile de mettre leurs ressources en commun et ne permettraient qu’aux organisations individuelles de maximiser leurs contributions, ce qui profiterait aux organisations riches qui ont les moyens de dépenser le maximum. Les annonceurs tiers ayant des perspectives communes ne seraient pas autorisés à utiliser une entreprise de communication qui travaille déjà pour un autre annonceur. Ces changements ont été contestés devant les tribunaux et annulés avec succès, mais Ford a invoqué la clause dérogatoire pour les faire passer.

Que ce soit en Ontario ou en Alberta, les gouvernements conservateurs ont créé des moyens de faire taire leurs critiques tout en permettant à leurs riches amis de contribuer davantage pour un meilleur accès au gouvernement.