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La fête du Travail et la marche vers un redressement juste de l'économie après la pandémie
Toronto (Ont.) – 1er septembre 2021 – Chaque année, à l’occasion de la fête du Travail, les syndicats du Canada et leurs membres célèbrent les contributions des travailleurs et des travailleuses de tout le pays.
L’année dernière, à cause de la COVID‑19, il n’y a pas eu de rassemblements, mais cette année pourrait être différente selon l’endroit où vous vivez. Certain(e)s d’entre vous pourront se réunir en personne, d’autres célébreront à nouveau virtuellement. La pandémie de COVID‑19 fait toujours partie de nos vies, même si nous aimerions oublier les défis des 18 derniers mois.
Alors que certaines personnes voudraient nous faire croire que la pandémie est derrière nous, et qu’il est temps de revenir à la situation d’avant la COVID‑19, nous devons résister à un retour en arrière. Il nous faut apprendre des erreurs du passé et réparer ce qui, comme nous l’avons maintenant constaté, était de toute évidence défaillant dans notre nation.
La pandémie a mis à nu les inégalités existantes ici, au Canada. Outre les ravages causés aux personnes âgées et au personnel des établissements de soins de longue durée, le manque initial d’équipements de protection individuelle et d’autres problèmes liés à la pandémie, les conséquences sur les travailleur(euse)s ont été profondes. Les problèmes de longue date qui touchent les travailleur(euse)s à faible revenu, dont un grand nombre dans les communautés marginalisées, ont été exposés d’une manière que personne ne peut plus ignorer.
La pandémie a mis en lumière les travailleur(euse)s en première ligne, qui sont nombreux(euses) à avoir un modeste salaire et à ne bénéficier souvent pas de jours de maladie payés. Ces voisin(e)s qui travaillent dur ont permis aux familles canadiennes d’être nourries, maintenues en bonne santé, logées et soutenues pendant l’un des plus importants bouleversements économiques et sociaux de mémoire récente. Ils et elles ont fait tout cela en risquant leur propre santé et sécurité, ainsi que celles de leurs propres familles. Pendant ce temps, les PDG, qui ont réalisé des bénéfices records, ont repris les primes offertes pendant la pandémie, malgré les risques persistants.
Alors que nous nous remettons de la COVID‑19, nous devons veiller à ne pas revenir au statu quo. C’est pourquoi les syndicats canadiens demandent des améliorations alors que nous commençons à sortir de la pandémie. Les travailleur(euse)s doivent être au cœur de tout plan de reprise post-pandémie pour qu’il soit vraiment efficace.
Un plan de relance solide post-pandémie doit prévoir des emplois décents pour remplacer ceux qui ont été perdus au cours des deux dernières années. Ces emplois doivent offrir un salaire décent, des avantages sociaux, tels que des congés de maladie payés et des pensions, ainsi qu’une possibilité de syndicalisation pour les travailleur(euse)s.
Un plan solide comprend également le renforcement de notre filet de sécurité sociale, avec des améliorations à l’assurance-emploi, afin qu’elle soit offerte à tous ceux et celles qui en ont besoin. Le plan doit aussi inclure l’accès à des services de garde d’enfants universels, abordables et adaptés aux besoins des familles. Ces mesures nous aideront à assurer notre sécurité et notre prospérité lors de la prochaine catastrophe, et elles contribueront à remédier aux inégalités dont souffrent depuis longtemps les travailleur(euse)s marginalisé(e)s au Canada, notamment les femmes de couleur, les travailleur(euse)s handicapé(e)s et bien d’autres.
Si nous voulons échapper complètement à une forte récession et à un énorme choc sur le marché de l’emploi dont les effets perdureront, le gouvernement doit continuer à investir. En outre, l’équité fiscale garantira que les personnes fortunées et les grandes entreprises paient leur juste part. Après tout, de nombreuses entreprises ont réalisé des bénéfices records pendant la pandémie et elles peuvent certainement se permettre d’aider le Canada à se rétablir et à assurer notre sécurité à tous et à toutes.
À l’approche des élections fédérales, tous et toutes les travailleur(euse)s, qu’ils ou elles soient syndiqué(e)s ou non, doivent demander des comptes aux dirigeant(e)s politiques. La beauté de notre système démocratique est que la balle est dans le camp des électeur(trice)s. Nous pouvons exiger des changements de la part des politicien(ne)s en votant lors de ces prochaines élections.
Exigez que vos candidat(e)s abordent la question de la reprise post-pandémie. Ils et elles devraient avoir des réponses sur la façon dont ils et elles prévoient de soutenir les travailleur(euse)s et leurs familles, à court et à long terme. Sans travailleur(euse)s, il n’y a pas de reprise possible. Tel doit être notre message, en cette fête du Travail et au-delà.
En toute solidarité,
Paul R. Meinema
Président national