Blogue politique : La découverte d’un cimetière où des enfants d’un pensionnat ont été enterrés en masse incite à prendre des mesures concrètes
Ottawa (Ont.) – 8 juin 2021 – Les horreurs du système des pensionnats ont été une nouvelle fois mises à nu lors de la découverte d’une fosse commune contenant les restes de 215 enfants autochtones. Alors que de nombreux(euses) Canadien(ne)s sont choqué(e)s par cette découverte, la véritable horreur a été l’absence de toute action de la part du gouvernement fédéral.
La Commission de vérité et réconciliation du Canada a publié son rapport en 2015, l’année même des élections fédérales, alors que le chef libéral Justin Trudeau proclamait qu’il n’y avait pas de relations plus importantes que celles entretenues avec les Premières Nations, les Inuits et les Métis du Canada. Pourtant, six ans après le rapport, seules 10 des 94 recommandations de la Commission de vérité et réconciliation du Canada ont été mises en œuvre.
Après que le Tribunal canadien des droits de la personne a statué que le Canada ne finance pas de manière égale les enfants autochtones placés en famille d’accueil, le gouvernement Trudeau, au lieu de réparer l’injustice, a décidé de contester la décision devant les tribunaux.
Au cours des huit dernières années, le gouvernement fédéral a dépensé plus de 3,2 millions de dollars en frais juridiques pour lutter contre la divulgation de documents qui pourraient appuyer les revendications des survivant(e)s du pensionnat autochtone de Sainte-Anne.
En 2015, Justin Trudeau a promis de mettre fin à tous les avis d’ébullition de l’eau dans les réserves des Premières Nations, mais l’objectif n’a toujours pas été atteint, le gouvernement fédéral repoussant maintenant son engagement pour 2026.
Pendant ce temps, seule une petite fraction de l’argent promis par le gouvernement fédéral pour rechercher et localiser les sépultures collectives des victimes des pensionnats a été dépensée.
Deux ans après la publication du rapport final de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, le gouvernement fédéral a élaboré son projet de mise en œuvre des recommandations qu’il contient. Le projet a été qualifié d’inadéquat par d’éminent(e)s défenseur(euse)s des femmes autochtones. L’Association des femmes autochtones du Canada a même annoncé son retrait du processus, le qualifiant de toxique et de dysfonctionnel.
Le temps est venu que ce gouvernement fédéral offre plus que des prières et des gestes symboliques. Le Canada doit prendre des mesures concrètes et immédiates pour mettre en œuvre les 94 recommandations de la Commission de vérité et réconciliation du Canada et abandonner toutes ses actions en justice contre les enfants autochtones et les survivant(e)s des pensionnats.
Cela devrait être la priorité du gouvernement libéral, et non des élections inutiles qui ne feraient que retarder davantage la prise de mesures concrètes.