Blogue politique : Le budget électoral de Scott Moe ignore les travailleur(euse)s en première ligne

Regina (Sask.) – 25 juillet 2020 – Après un long délai, le premier ministre de la Saskatchewan, Scott Moe, a finalement présenté un budget. Cependant, le plan fiscal du leader de droite n’offre que peu de soulagement aux habitant(e)s de la Saskatchewan, alors que la province lutte pour se remettre de la pandémie de COVID‑19.

Le budget de M. Moe offre très peu pour les personnes âgées, rien pour la garde d’enfants, réduit le financement par élève pour l’éducation et ne contient pas d’argent pour la réouverture en toute sécurité des écoles. Un effort pour embaucher des travailleurs, des travailleuses et des entreprises de la Saskatchewan afin de construire des infrastructures aurait largement contribué à stimuler l’économie et à aider la province à se remettre du coronavirus, mais le budget ne prévoit rien à ce sujet.

Le gouvernement a reconnu que le déficit sera considérablement plus important qu’il ne l’avait espéré à cause de la COVID‑19. En réponse, il a prévu des dépenses supplémentaires pour les infrastructures, mais les fonds provinciaux consacrés à aider ceux qui ont désespérément besoin d’assistance sont rares. Le gouvernement a fait preuve d’un optimisme mal placé et d’une avarice inappropriée dans des domaines où la relance financière est indispensable.

Le gouvernement de M. Moe a utilisé le budget pour mettre en avant l’augmentation du salaire minimum de la province prévue pour le 1er octobre, comme si une maigre augmentation de 13 cents de l’heure était quelque chose à célébrer. L’augmentation du salaire minimum dans la province ne reconnaît guère les travailleur(euse)s qui ont été en première ligne de la pandémie de COVID‑19, dont beaucoup gagnent le salaire minimum. Même avec la prochaine augmentation de 13 cents, le salaire minimum ne sera que de 11,45 dollars l’heure, soit le salaire minimum le plus bas du pays. Entre-temps, les analyses du Centre canadien de politiques alternatives montrent qu’un salaire de subsistance à Saskatoon et à Regina se situerait entre 16 et 17 dollars l’heure.

Heureusement, le chef du NPD de la Saskatchewan, Ryan Meili, fait du salaire minimum un enjeu des élections de l’automne. Il s’est engagé à porter le salaire minimum à 15 dollars l’heure dans une province où un cinquième de la population active gagne moins que cela, et où 76 % de ces travailleur(euse)s sont des adultes de plus de 20 ans. De plus, le recours aux banques alimentaires a augmenté de 77 % en Saskatchewan depuis 2008, ce qui suggère que le salaire minimum actuel ne parvient pas à aider les travailleur(euse)s et leurs familles à mettre de la nourriture sur la table. Contrairement à la proposition du NPD, la formule du Saskatchewan Party pour augmenter le salaire minimum ne permettrait pas d’atteindre 15 dollars l’heure avant 2052.

S’il y a eu un moment particulier où les travailleur(euse)s en première ligne ont mérité une véritable augmentation, c’est bien maintenant. Mais 13 cents de l’heure ne suffisent pas, et c’est pourquoi la proposition du NPD de Saskatchewan d’un salaire minimum de 15 dollars de l’heure commence à faire son chemin auprès des électeur(trice)s.