La protection des salaires et l’admissibilité à l’assurance-emploi pour les travailleurs migrants en temps de crise
Toronto – 6 avril 2020 – Les TUAC Canada et l’Alliance des travailleurs agricoles (ATA) ainsi que leurs allié(e)s à l’échelon local viennent de faire obtenir deux très grands avantages aux travailleurs et travailleuses migrants ainsi qu’aux travailleurs et travailleuses étrangers temporaires.
Précisément, ces derniers et ces dernières ont ainsi obtenu la protection salariale et l’admissibilité à l’assurance-emploi pour le cas où ils seraient mis à pied, tomberaient malades ou devraient être mis en quarantaine à cause de la crise de la COVID-19.
En outre, le gouvernement fédéral a accepté de lever l’interdiction qu’il avait promulguée en raison de la pandémie de coronavirus à l’égard des travailleurs et travailleuses agricoles étrangers temporaires ou migrants qui souhaiteraient venir au Canada pour y travailler.
De fait, c’est en donnant suite aux activités de lobbying des TUAC et de l’ATA ainsi que des allié(e)s de l’organisation syndicale en milieu local que le gouvernement a levé l’interdiction en question, qu’il avait donc mise en place au début, pour mettre en place une réglementation exigeant que les travailleurs et les travailleuses arrivant au Canada s’isolent pendant 14 jours.
Précisément, en discutant avec le gouvernement, les TUAC Canada ont exigé que les travailleurs et les travailleuses agricoles étrangers temporaires et migrants soient payés pendant leur période d’auto-isolement, compte tenu du fait qu’ils travailleraient sans doute si l’on ne se trouvait pas actuellement en temps de crise, et de celui que c’est pour des raisons de santé et de sécurité qu’ils se mettent ainsi en auto-isolement, afin de veiller à ce qu’ils puissent s’occuper d’eux d’une manière adéquate pendant qu’ils sont en auto-isolement.
Voilà pourquoi le gouvernement exige à son tour que les employeurs paient l’ensemble des travailleurs et travailleuses migrants ou étrangers temporaires pendant qu’ils sont en auto-isolement pour une durée de 14 jours et donne également à ceux-ci et à celles-ci l’accès aux prestations d’assurance-emploi et à d’autres mesures de soutien au revenu au cas où ils tomberaient malades, seraient mis à pied ou devraient être mis en quarantaine à cause de la COVID-19.
« Bien que les TUAC et l’ATA se réjouissent de la prise de ces mesures, notre syndicat s’inquiète du fait que les travailleurs et les travailleuses ne sont pas en mesure de pratiquer un éloignement physique qui soit suffisant dans leurs locaux d’habitation exigus et leurs espaces de travail clos, ce qui les rendrait vulnérables au risque de contracter la COVID-19 », déclare Santiago Escobar, représentant national des TUAC Canada et coordonnateur de l’ATA. « Nous aimerions donc que le gouvernement fédéral coopère avec les employeurs pour résoudre ces problèmes le plus rapidement possible. »
« Les TUAC et l’ATA estiment également que les travailleurs et les travailleuses agricoles migrants, qui jouent un rôle si essentiel quand il s’agit de fournir nos chaînes d’approvisionnement alimentaire, devraient être correctement rémunérés pour leur travail pendant la crise de la COVID-19 », poursuit M. Escobar. « C’est pourquoi nous demandons au gouvernement d’exiger une augmentation de salaire de 2 $ l’heure pour l’ensemble des travailleurs et travailleuses agricoles migrants qui participent au Programme des travailleurs étrangers temporaires(PTET) ou au Programme des travailleurs agricoles saisonniers(PTAS). »
« Le moment serait aussi bien choisi pour remettre en question notre dépendance à l’égard du PTET et du PTAS alors que, comme nous le savons très bien, les travailleurs et les travailleuses migrants ou étrangers temporaires sont essentiels pour nourrir la population de nos villes et nous permettre d’avoir de la nourriture sur nos tables », ajoute-t-il. « Nous devrions plutôt privilégier les possibilités qui pourraient s’offrir à ces travailleurs et à ces travailleuses en vue de leur permettre d’obtenir la résidence permanente au Canada non seulement parce que c’est le choix à faire par souci d’humanité, mais parce qu’il serait essentiel de le faire en vue de continuer à assurer notre approvisionnement alimentaire, en particulier pendant la présente période de crise. »
Depuis plus de trois décennies, les TUAC mènent la lutte pour les droits des travailleurs et travailleuses migrants au Canada. En collaboration avec l’Alliance des travailleurs agricoles (ATA), les TUAC Canada tiennent un réseau national de centres de soutien aux travailleurs et travailleuses sur le terrain, dont le personnel et les bénévoles aident des milliers de travailleurs et travailleuses migrants à s’orienter et à faire respecter leurs droits limités tout en leur offrant une formation en matière de santé et de sécurité au travail et en leur faisant connaître leurs droits. Pour en savoir plus long sur cette œuvre majeure, il suffit de cliquer ici.