Bulletins Directions
En chiffres : Les congés payés et l’accès à l'assurance-emploi au Canada
Ottawa (Ont.) — 17 mars 2020 – Selon les résultats d’une nouvelle analyse du Centre canadien de politiques alternatives (CCPA), il s’avère que, au Canada, la plupart des travailleurs et travailleuses n’ont pas droit aux congés payés et que, parmi les salarié(e)s en général, deux personnes sur trois ne peuvent bénéficier de l’assurance-emploi.
Le rapport de l’analyse, intitulé COVID-19 and the Canadian workforce: Reforming EI to protect more workers (« la COVID-19 et la main-d’œuvre au Canada : réformer l’assurance-emploi de façon à protéger un nombre accru de travailleurs et travailleuses »), traite des travailleurs et travailleuses qui sont les moins susceptibles d’avoir droit aux congés payés en cas de quarantaine (et ce, que celle-ci soit obligatoire ou demandée par l’employeur ou bien que ce soit le membre du personnel qui se l’impose), de fermeture d’école obligeant les parents à rester au foyer ou d’autre interruption du travail en raison de l’épidémie de COVID-19. Précisément, en ce qui a trait à la possibilité d’obtenir un congé payé, il y est fait mention de grandes disparités selon le niveau de revenu, la région où l’on se trouve et le sexe.
Parmi les conclusions de l’analyse, on peut citer les suivantes :
- En 2019, seuls 38 % des congés de maladie ou d’invalidité et 23 % des congés pour obligations familiales de plus d’une semaine ont été des congés payés qui étaient offerts par l’employeur
- Quand il s’agit d’avoir droit aux congés payés, la situation varie considérablement selon le revenu puisque, en 2019, par exemple, ce ne sont que 14 % des congés de plus d’une semaine étant pris par les travailleurs et les travailleuses de la tranche de revenu la plus faible qui ont été des congés payés tandis que ce sont 74 % des congés pris par ceux et celles de la tranche supérieure qui, en ce sens, l’ont été aux frais de l’employeur
- De plus, toujours en 2019, seul(e) un travailleur ou une travailleuse sur cinq gagnant 15 dollars l’heure ou moins a bénéficié d’un congé payé d’une semaine qui était offert par l’employeur
- L’an dernier, dans le secteur de l’accueil (qui est constitué de l’hôtellerie et de la restauration), seuls 19 % des congés d’une semaine pris par les salarié(e)s ont été des congés payés qui étaient offerts par l’employeur
- En outre, s’agissant toujours de la possibilité d’avoir droit aux congés payés, la situation serait aussi inégale au point de vue géographique car, à Ottawa et à Québec, 60 % de ces congés sont des congés payés qui sont offerts par l’employeur alors que les congés non payés sont particulièrement fréquents à Edmonton (où il n’y a que 43 % des congés de cette nature qui soient des congés payés offerts par l’employeur), à Hamilton (où ce chiffre n’est également que de 43 %) et à Vancouver (où celui-ci s’élève à 45 %)
- Au Canada, les chômeurs et les chômeuses qui n’ont pas accès à l’assurance-emploi sont nombreux puisqu’il n’y a que 38 % des travailleurs au chômage et 33 % des travailleuses dont c’est aussi le cas qui, en 2018, aient reçu des prestations d’assurance-emploi
- Enfin, toujours en 2018, seuls 17 % des travailleurs et travailleuses indépendants et 20 % des salarié(e)s ayant travaillé à temps partiel ont reçu des prestations d’assurance-emploi
Justement, afin de combler ces lacunes et de lutter contre l’éclosion de COVID-19, l’État fédéral vient de publier un document qui a pour titre Plan d’intervention économique du Canada pour répondre à la COVID-19. Ce plan d’intervention a pour but de venir en aide aux salarié(e)s ainsi qu’aux entreprises du pays à l’heure de la pandémie de COVID-19. Pour prendre connaissance du détail de celui-ci, il suffira de cliquer ici.
Source : David Macdonald, COVID-19 and the Canadian workforce: Reforming EI to protect more workers, Centre canadien de politiques alternatives, Ottawa, mars 2020. Accès en ligne : https://bit.ly/2IPJn71.