Semaine de l’égalité des sexes
Toronto – 24 septembre 2019 – Au mois de juin de l’année dernière, le Parlement du Canada a donné la sanction royale au projet de loi C-309, mesure législative instituant la quatrième semaine de septembre comme Semaine de l’égalité des sexes. Cette année, la Semaine de l’égalité des sexes a pour thème #BonPourTLM. Il s’agit plus précisément d’un message de Condition féminine Canada qui met l’accent sur l’équité, la prospérité économique, la santé et le bonheur comme objectifs que devraient viser les initiatives axées sur la réalisation de l’égalité des sexes.
Si ces objectifs méritent bien qu’on y consacre des efforts, la réalité que vivent les femmes victimes de la violence sexuelle au Canada, par exemple, est loin d’être équitable. La Cour suprême du Canada a récemment rendu une décision judiciaire (voir l’affaire R. v. Goldfinch, 2019), où elle a fait valoir que les preuves liées aux « relations d’amitié moderne » ne sont pas pertinentes eu égard à l’agression sexuelle. Si la partie accusatrice a fini par avoir gain de cause, celle-ci a dû revenir sur des détails de l’agression à plusieurs reprises en cour et se soumettre à plusieurs contre-interrogatoires. Quant à l’accusé, il a fait valoir que le consentement résulte du fait que lui et la plaignante étaient des « amis modernes ». Bref, c’est donc l’une des raisons pour lesquelles le Fonds d’action et d’éducation juridiques pour les femmes, partenaire organisationnel des TUAC Canada, continue de dénoncer les stéréotypes qui encouragent des préjugés misogynes dans notre société et notre système de justice.
Il suffit d’observer ce qui se passe dans nos vies quotidiennes pour comprendre la problématique de l’inégalité ou de l’égalité des sexes. Par exemple, saviez-vous que, selon les recherches de la Fondation canadienne des femmes, le Canada occupe la 8e place parmi les 43 pays où l’écart salarial entre hommes et femmes est le plus élevé? Et si le Canada a un nouveau billet de 10 $ comportant une photo de Viola Desmond et un billet de 50 $ comportant une image des Cinq femmes célèbres, la réalité dénote une grande injustice à l’égard des femmes du point de vue salarial. En effet, celles qui ne sont pas syndiquées ne gagnent en moyenne qu’environ 0,75 $ pour chaque dollar que gagnent les hommes qui font un travail comparable.
Si l’on veut vraiment s’attaquer à l’inégalité sociale, il est essentiel d’examiner cette problématique du point de vue de l’équité entre les sexes afin d’éliminer les stéréotypes et les préjugés qui continuent d’empêcher les femmes à parvenir à l’égalité, qu’elles soient racialisées, invalides, autochtones ou membres de la communauté des personnes LGBTQ2+.
La Semaine de l’égalité des sexes représente une occasion de reconnaître l’excellent travail qui se fait pour éliminer les nombreux écarts et abattre les obstacles qui existent pour les femmes au Canada. Elle représente surtout une occasion d’attirer l’attention sur les inégalités qui persistent et sur les façons dont chacun d’entre nous peut s’y prendre pour aider à parvenir à une véritable égalité des sexes.
En toute solidarité,
Paul R. Meinema
Président national