Blogue politique : Le Parti conservateur de Scheer évoque le problème du déficit et de l’endettement pour justifier les mesures d’austérité qu’il propose
Toronto – 26 juillet 2019 – Les partis conservateurs se plaisent toujours à brandir le spectre de l’endettement et des déficits budgétaires élevés pour semer la peur et faire croire que les mesures d’austérité sont nécessaires. Pour les conservateurs, l’austérité signifie des coupures aux services indispensables pour les gens de la classe ouvrière et des réductions fiscales pour les grandes sociétés et les riches, prétendument afin d’encourager l’investissement dans notre économie.
Nous voyons ces choses se produire en Ontario et en Alberta. Le Parti conservateur de Doug Ford et le Parti conservateur uni de Jason Kenney prétendent l’un et l’autre que les gouvernements auxquels ils ont succédé ont laissé les livres en bien pire état qu’on leur a fait croire et que leurs administrations doivent enrayer les déficits budgétaires et la dette en sabrant les services et en réduisant l’impôt que paient les grandes sociétés et les riches. Loin de contribuer à contenir les déficits et la dette, cette stratégie appelée « économie des effets de retombée » que les gouvernements conservateurs et libéraux ont appliquée pendant des décennies est plutôt une source d’aggravation des inégalités. En fait, au cours des 26 dernières années, le parti conservateur a accumulé plus de déficits et de dette que tout autre parti politique au Canada.
Dans les années 1990, les gouvernements conservateurs et libéraux ont mené une guerre contre l’endettement public, et les mesures qu’ils ont adoptées pour le refréner ont fait augmenter les inégalités de façon importante. Le filet de sécurité sociale avait disparu et d’importantes responsabilités en matière de dépenses sociales étaient refilées aux provinces. L’investissement public n’étant pas à la hauteur des besoins croissants, on avait fini par ajouter des déficits d’infrastructure aux déficits sociaux.
Mais les progressistes auraient bien tort de prendre à la légère les problèmes de déficit et d’endettement. En effet, les coûts du service de la dette augmentent avec l’accroissement des niveaux d’endettement. Les charges d’intérêts de plus en plus élevées ne font qu’enrichir davantage les grandes banques et les élites de la rue Bay et détourner des ressources précieuses qui autrement seraient consacrées à des dépenses sociales et des services publics.
C’est pourquoi l’imposition est un outil extrêmement important pour combattre l’inégalité et maîtriser les déficits et la dette. Chaque dollar investi dans l’éducation, les soins de santé et d’autres services publics comme l’assurance-médicaments universelle, fait croitre l’économie et l’emploi cinq fois plus qu’un dollar investi dans un programme de réduction fiscale en faveur des sociétés. De toute évidence, nous n’avons pas besoin de réduire davantage les impôts. Nous devons plutôt investir dans le Canada.
Heureusement, Jagmeet Singh et le NPD ne se préoccupent pas de mesures d’austérité à l’approche des élections fédérales. Ils cherchent plutôt à mettre fin au problème d’inégalité en proposant d’augmenter l’impôt des sociétés, d’instituer une nouvelle taxe sur la fortune, et d’investir ce revenu dans l’infrastructure et dans de meilleurs services publics comme l’assurance-médicaments universelle, l’assurance pour soins de la vue et soins dentaires, les services de garde d’enfants. Nous voyons ces choses se produire en Colombie-Britannique, où le gouvernement néo-démocrate de John Horgan a réalisé un surplus budgétaire après avoir augmenté l’impôt que paient les riches et investi les fonds nécessaires dans le logement abordable et d’autres programmes sociaux.
Alors que nous nous apprêtons à participer aux élections fédérales qui se tiennent cette année, nous ne pouvons pas laisser Andrew Scheer et les conservateurs susciter la peur à l’égard des déficits et de la dette tout en prêchant le besoin de mesures d’austérité. C’est plutôt le temps de parler des plus riches de notre société qui doivent payer leur juste part. Nous pouvons éliminer les stratagèmes comme les options d’achat d’actions et les paradis fiscaux qu’utilisent les gens riches pour éviter de payer des impôts. Et nous pouvons utiliser ce revenu additionnel pour investir dans les gens ordinaires du Canada et les services dont ils ont besoin. Si nous voulons vraiment nous attaquer au problème d’inégalité et rembourser notre dette, nous devons augmenter nos revenus et investir dans les gens du Canada. Nous devons aussi nous abstenir de réduire les services publics et d’offrir des réductions d’impôts de manière insouciante.