La résistance aux antimicrobiens
La résistance aux antimicrobiens, c’est quoi?
La résistance aux antimicrobiens, c’est le résultat d’une évolution telle qu’une bactérie se met à résister aux médicaments qui servent à traiter les infections qu’elle cause. Dans de nombreux cas, les antibiotiques sont prescrits en trop grande quantité et les bactéries évoluent et se transforment en superbactéries qui peuvent causer des infections non traitables chez les humains. Cela compromet la capacité des médicaments, y compris les antibiotiques, à traiter les maladies infectieuses.
On se sert aussi des antibiotiques dans l’élevage du bétail pour en favoriser la croissance, ce qui est très inquiétant : à force d’en faire un usage inapproprié ou excessif à cette fin, on se retrouve avec des bactéries résistant à tous les médicaments qui demeurent présentes dans les aliments, de la ferme à notre assiette. Or, à la ferme et à l’abattoir, le personnel risque particulièrement d’en être contaminé.
Dans les sous-secteurs de la viande et de la volaille, en manipulant des carcasses, des outils de travail et de la viande crue infectés, on peut contracter des maladies provoquées par les bactéries résistant aux antimicrobiens. Surtout si on a la peau coupée ou écorchée, ces dangereux micro-organismes pathogènes peuvent pénétrer dans l’organisme. En cas de contamination, on risque de les transmettre aux gens de la famille et à la société en général.
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Chaque année, les maladies infectieuses provoquées par les bactéries qui ont développé une résistance aux médicaments, antibiotiques compris, font plus de 750 000 victimes.
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À l’échelle mondiale, si l’on néglige de s’en occuper, ces bactéries finiront éventuellement par représenter l’une des menaces les plus graves qui soient pour la santé de la population: on prévoit qu’en 2050, la situation sera devenue telle qu’elles feront mourir 10 millions de personnes par année.
La meilleure façon de protéger les travailleuses et les travailleurs, c’est d’éliminer ou de supprimer tout danger au travail.
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La résistance aux antimicrobiens ( PDF ) |
Ce que les décideurs politiques pourraient faire
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Voir à mettre au point un solide plan d’action national pour s’attaquer à la résistance aux antibiotiques
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Voir à ce qu’on ne donne des antibiotiques au bétail que pour traiter une maladie infectieuse ou en atténuer le risque de contagion
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Favoriser l’adoption de dispositifs de production alimentaire qui soient rationnels dans la mesure où, par ce moyen, on aura vu à améliorer les méthodes en matière d’hygiène, de sûreté biologique et de techniques de traitement des animaux conçus pour leur éviter tout stress
Ce que l’employeur pourrait faire
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Faire ralentir la cadence à la chaîne de production pour que la fréquence des lacérations chez le personnel diminue
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Voir à ce que les surfaces et les outils de travail soient exempts de substances contaminées
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Fournir aux travailleuses et travailleurs des postes de lavage des mains pourvus de savon et de désinfectant
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Faire immédiatement donner les premiers soins à toute personne qui vient de se lacérer la peau
Ce que les travailleurs pourraient faire
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Prévenir les infections en se lavant régulièrement les mains, en évitant de s’approcher de toute personne malade et en s’assurant qu’ils ont bien reçu tous les vaccins nécessaires et que leur vaccination est suffisamment récente
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Ne prendre un antibiotique que sur ordonnance et, même s’ils se sentent déjà mieux, s’y conformer jusqu’au bout
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Voir à éviter toute infection en s’assurant qu’ils ont les mains propres et que les outils et le milieu de travail le sont aussi