Les mesures de réforme de l’aide sociale proposées par Tim Hudak : du neuf avec du vieux

Toronto – 22 janvier 2013 – En ce qui concerne le livre blanc du chef du Parti conservateur de l’Ontario Tim Hudak récemment publié qui traite de la réforme de l’aide sociale, l’axiome selon lequel plus ça change, plus c’est pareil s’applique à coup sûr. La plupart des propositions formulées dans le document remontent au milieu des années 1990 quand M. Hudak était ministre de second rang au sein du gouvernement de Mike Harris. Ce nouveau document ne laisse aucun doute que les propositions de Tim Hudak sont extrêmement vagues en plus d’être défraîchies et dépassées

Par exemple, une des brillantes idées de M. Hudak est de réduire les prestations pour les personnes qui reçoivent l’aide sociale pendant « trop longtemps ». Mais il n’a pas dit pendant combien de temps une personne peut recevoir l’aide avant qu’elle ne soit réduite, ni de quel montant sera-t-elle réduite.     

Tim Hudak propose également de permettre aux organismes à but non lucratif, aux œuvres de bienfaisance et au secteur privé de soumissionner pour des contrats relatifs à l’administration des programmes sociauxAutrement dit, il veut privatiser les services publics. Mais M. Hudak n’a pas dit comment les entreprises du secteur privé – qui ne s’intéressent qu’aux profits – pourront aider nos citoyen(ne)s les plus vulnérables mieux que les organismes gouvernementaux.

De plus, Tim Hudak propose d’intégrer le système d’assistance sociale au Programme ontarien de soutien aux personnes handicapées (POSPH) pour en faire un seul programme de soutien du revenu. Le POSPH est un programme de soutien du revenu destiné aux  personnes qui ont subi des blessures catastrophiques, ou qui souffrent d’une longue maladie ou de déficiences intellectuelles permanentes. S’il est une chose dont les personnes qui participent au POSPH n’ont pas besoin, c’est d’être contraintes de prendre un travail qu’elles sont incapables de faire tout en faisant face à une réduction possible de leurs prestations. Tim Hudak n’a aucune morale s’il croit que l’Ontario devrait chercher à économiser de l’argent aux dépens des personnes handicapées.  

Finalement, Tim Hudak a dit qu’il veut permettre aux gens qui travaillent pendant qu’ils reçoivent l’aide sociale de garder une part plus importante du revenu qu’ils gagnent, ce afin d’inciter plus de gens à travailler et à sortir de l’assistance sociale. C’est un plan attrayant de prime abord, mais la véritable question c’est de savoir d’où proviendront ces emplois

Dans le livre blanc de Tim Hudak sur la création d’emplois, il propose de créer des emplois en Ontario en réduisant davantage l’impôt des riches sociétés. Nous savons tous que cette stratégie ne fonctionne pas. On se souviendra des propos du gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney, qui a  fustigé les chefs d’entreprise en août dernier du fait qu’ils sont restés assis sur un magot 500 milliards de dollars qu’ils ont gagné principalement grâce à des réductions d’impôt. Au lieu d’utiliser ces fonds pour embaucher et former des travailleurs et des travailleuses et d’investir dans la mise à niveau d’équipement, les gros PDG  ont choisi de garder des milliards dans leurs goussets sans créer des emplois pour stimuler l’économie. Tim Hudak n’est certes pas assez naïf pour croire qu’une autre série de nouvelles réductions de l’impôt sur les sociétés permettrait de créer des emplois pour des bénéficiaires de l’aide sociale.