Les travailleurs agricoles expriment leurs préoccupations dans le cadre de l'examen fédéral du PTET
A Stakeholder Approach to Growing Canada’s Agricultural Workforce |
LLeamington (Ont.) – 21 août 2018 – Les travailleurs agricoles ont rencontré les hauts fonctionnaires du gouvernement à Leamington, en Ontario, dimanche dernier afin de partager leurs expériences relativement au Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET) et d'offrir des conseils en tant que travailleurs de première ligne pour combler un certain nombre de lacunes graves dans le système, surtout en ce qui concerne la santé et la sécurité, les logements, la rémunération à la pièce et d'autres droits et normes de base.
Issue de l’Examen du secteur de l’agriculture primaire, la discussion tenue à Leamington le 19 août constitue la première de trois consultations avec les travailleurs, les deux autres étant prévues à Abbotsford (C.-B.) et à Saint-Rémi (Québec).
L'objectif de l'examen est de fournir au gouvernement fédéral les commentaires des intervenant(e)s sur la réforme du volet agricole du PTET et, plus précisément, les recommandations formulées par le Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées (HUMA) de la Chambre des communes. On peut télécharger une vidéo de la présentation du mémoire des TUAC Canada devant le comité HUMA, de même qu’une copie du mémoire en question.
En tant que porte-parole des travailleuses et travailleurs canadiens de l'alimentation, les TUAC ont joué un rôle constant dans le processus d'examen, se joignant aux employeurs et à d'autres organisations de la société civile pour mettre de l'avant un certain nombre d'idées stratégiques et en travaillant en étroite collaboration avec l'Alliance des travailleurs agricoles (ATA) pour diriger les efforts visant à s'assurer que les travailleurs migrants ont leur mot à dire dans l'examen et ses résultats.
Au cours de la consultation tenue à Leamington le 19 août, les travailleurs agricoles ont fait part de ce qui suit aux décideurs fédéraux de haut niveau :
Santé et sécurité :
« La formation en matière de santé et de sécurité et les inspections devraient être obligatoires; il est inacceptable que les pesticides soient pulvérisés à l'intérieur de la serre pendant que nous élaguons les tomates. Nous savons que ce n'est pas correct, mais nous ne pouvons pas refuser parce que nous ne voulons pas être renvoyés chez nous. Si nous connaissions les politiques, nous aurions des éléments pour dire non. Mais la solution globale serait d'adhérer à un syndicat. Les travailleurs agricoles méritent mieux », a déclaré Rodrigo, faisant référence au fait que les travailleurs agricoles demeurent exclus de la Loi sur les relations de travail de l'Ontario.
Logements :
« J’habite actuellement dans une petite maison avec quarante collègues, et nous sommes facturés 500 $ par mois, 10 travailleurs par pièce et huit au sous-sol. Nous avons vraiment besoin d'un syndicat sinon nous sommes sans voix », a déclaré Elias.
Rémunération à la pièce :
« Avant de venir au Canada, on m'a dit que je serais payé à l'heure, mais j'ai été payé à la pièce pendant presque deux ans. Nous nous sommes plaints, puis le harcèlement a commencé. Le directeur m'a demandé de démissionner, mais je ne l'ai pas fait. Depuis cela, je gagne la moitié de ce que je gagnais avant. Nous devrions pouvoir adhérer à un syndicat », de dire Jose, un champignonnier.
Droits fondamentaux :
« J'ai été malade pendant une semaine; le médecin m'a donné une note indiquant que je devais me reposer, mais le directeur ne s'en souciait pas et m'a rappelée au travail. J'ai refusé et j'ai été congédiée. Nous devrions avoir un mécanisme d'appel ou de transfert vers d'autres fermes. Avec un syndicat, cela n'arriverait pas; les travailleurs agricoles ont vraiment besoin du droit d'adhérer à un syndicat », a déclaré Cecilia, par téléconférence depuis le Mexique.
Par crainte de représailles, l’identité de certaines des personnes ci-dessus qui ont offert des commentaires ont été modifiées. De plus, les consultations ont eu lieu au Centre de soutien pour travailleurs agricoles des TUAC et de l’ATA à Leamington, lequel vient en aide aux travailleurs agricoles de la région depuis près de 20 ans et est considéré par les populations de travailleurs vulnérables comme un endroit sûr où ils peuvent s’exprimer sur les questions liées à leur milieu de travail et au PTET.
Pour télécharger le mémoire présenté par les TUAC Canada lors de l’Examen du secteur de l’agriculture primaire, cliquez ici.