Les salaires minimums augmentent et le ciel ne nous tombe pas sur la tête

Toronto et Edmonton – 19 janvier 2018 – Depuis que les salaires minimums ont été instaurés pour la première fois au Canada dans les années 1920, le monde des affaires et les politiciennes et politiciens de droite lèvent les boucliers chaque fois qu’on augmente le salaire minimum. La réaction porte toujours le même message : une augmentation du salaire minimum, aussi infime soit-elle, amènera la fin du monde tel que nous le connaissons.  

Si l’augmentation du salaire minimum était si catastrophique que voudraient nous le faire croire les gens de la droite, notre économie se serait effondrée depuis longtemps et le Canada serait maintenant un pays du tiers monde. Les salaires minimums ont connu de nombreuses hausses depuis qu’ils ont été instaurés pour la première fois, et pourtant l’économie continue de croître. Qui plus est, les riches se portent mieux que jamais. 

L’Ontario est le tout dernier champ de bataille dans la lutte pour une hausse du salaire minimum. Voulant suivre l’exemple donné par le gouvernement néo-démocrate en Alberta, le gouvernement de l’Ontario a fait passer le salaire minimum de la province à 14 $ l’heure au début de 2018 et va l’établir à 15 $ l’heure dès janvier 2019.   

En Alberta où le salaire minimum était auparavant le plus bas de toutes les provinces du pays, le gouvernement néo-démocrate de Rachel Notley a apporté des augmentations constantes au salaire minimum et d’ici le mois d’octobre de cette année le salaire minimum albertain atteindra 15 $ l’heure pour devenir le salaire minimum le plus élevé de tout le Canada. Évidemment, les groupes habituels, soit le Parti conservateur unifié et la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI), ont fait des prédictions catastrophiques à l’effet qu’une forte augmentation du salaire minimum de l’Alberta allait conduire des entreprises à la faillite et occasionner des pertes d’emploi dans la province. Mais ces sombres prédictions ne se sont pas matérialisées, et l’Alberta est maintenant en avance sur toutes les provinces du pays en termes de croissance économique. En outre, les restaurants et les bars de la province font des chiffres d’affaires record.

Par ailleurs, ce sont les groupes du même genre que ceux de l’Alberta, soit la FCEI, les riches PGD et le Parti conservateur de la province, qui protestent aujourd’hui contre la hausse du salaire minimum de l’Ontario désormais établi à 14 $ l’heure. En effet, le chef conservateur Patrick Brown a voté contre les hausses du salaire minimum et promet qu’un gouvernement conservateur n’entreprendrait pas d’augmenter le salaire minimum à 15 $ l’heure jusqu’en 2022. Entre-temps, les entreprises franchisées de la chaîne Tim Horton ont réagi à la hausse actuelle en réduisant le droit à des pauses repas rémunérés et à certains avantages sociaux dont bénéficient leurs employé(e)s, bien que leur société mère, soit la société  Restaurant Brands International, ait réalisé l’année dernière des profits de plus de 13 milliards de dollars.  

La réalité est que les hausses du salaire minimum stimulent l’économie en générant une prospérité partagée et en permettant aux salarié(e)s et aux gens de leur famille de dépenser plus d’argent dans leur collectivité. C’est donc pourquoi le ciel ne nous tombe pas sur la tête chaque fois qu’on augmente le salaire minimum.