Voulez-vous réduire les services publics ou éviter de payer des impôts? Faites appel à la société KPMG

Toronto – 25 octobre 2017 – Quand les gouvernements cherchent un paravent pratique pour leurs désirs d’amputer les services publics et de réduire leurs dépenses, ils font souvent appel à leurs amis chez KPMG. Quand les Canadiennes et Canadiens riches veulent éviter de payer des impôts, ils font appel à KPMG.

La société KPMG est l’un des géants de la comptabilité au monde et elle bénéficie souvent d’importants contrats gouvernementaux. Une enquête réalisée par CBC a révélé que, dès 1999, la société KPMG a mis au point un stratagème qui permet aux Canadiennes et Canadiens riches d’éviter de payer des impôts en ayant recours à des paradis fiscaux sur l’île de Man. Ce n’est qu’en 2012 que les vérificatrices et vérificateurs de l’Agence du revenu du Canada (ARC) ont fini par détecter ce stratagème qui a privé le trésor fédéral des centaines de millions de dollars. Malheureusement, en 2015, l’ARC a secrètement accordé l’amnistie aux riches clients de la société KPMG pris en train d’utiliser le système d’évasion fiscale sans que la société n’ait été ni inculpée ni pénalisée. Aux États-Unis, KPMG a fini par payer des pénalités totalisant plus d’un demi-milliard de dollars pour leur rôle dans le stratagème de l’île de Man. Si la société KPMG a bel et bien été prise dans cette magouille qui permet aux Canadiennes et Canadiens riches de faire des évasions fiscales, le fait demeure qu’elle continue de recevoir des contrats du gouvernement fédéral, cette dernière ayant bénéficié de contrats fédéraux de l’ordre d’environ neuf millions de dollars en 2016.

Le gouvernement fédéral n’est pas la seule administration qui continue de recourir aux bons offices de KPMG. Le gouvernement conservateur du Manitoba a fait appel à KPMG pour examiner les rendements budgétaires (c’est-à-dire trouver des moyens d’économiser, dans le jargon gouvernemental) ainsi que la viabilité du système de soins de santé de la province. Les contribuables manitobains ont payé des honoraires cumulés de l’ordre de 1,49 million $ à KPMG. Par ailleurs, le premier ministre Brian Pallister avait annoncé que les résultats de l’examen seraient rendus publics, mais ils étaient demeurés secrets.   

Maintenant que les résultats du rapport se font jour, il paraît que ce n’était qu’une manœuvre pour donner au gouvernement un paravent bien pratique pour son désir d’effectuer des réductions draconiennes dans les services publics sans devoir en assumer la responsabilité. 

En se fondant sur les examens effectués par KPMG, le gouvernement a maintenant l’intention d’éliminer 1 200 emplois dans la fonction publique malgré les préjudices que la suppression de ces emplois causeraient à l’économie. Quant à l’éducation postsecondaire, KPMG a recommandé de geler les subventions de fonctionnement, d’augmenter les frais de scolarité, de supprimer les rabais d’impôt pour les droits de scolarité et de geler les salaires des professionnels universitaires. Dans son rapport, KPMG a également recommandé au gouvernement de laisser le secteur privé s’occuper du logement social et de réduire le financement de l’éducation de plus 20 millions $ dans les plus brefs délais. Le ministre de l’éducation prend actuellement les mesures nécessaires pour donner suite à ces recommandations.

À qui les personnes riches qui veulent éviter de payer des impôts devraient-elles faire appel? À qui les gouvernements qui veulent amputer les services publics et supprimer des emplois devraient-ils faire appel? C’est bien à l’entreprise KPMG.