Aucun candidat ne sort clairement vainqueur de l’élection en Colombie-Britannique

Vancouver – 17 mai 2017 – Pour la première fois en 65 ans, les électrices et électeurs britanno-colombiens pourront bien finir par avoir un gouvernement minoritaire. Le soir de l’élection, le Parti libéral a été déclaré élu dans 43 circonscriptions, le NPD dans 41 circonscriptions, et le Parti vert, dans 3 circonscriptions.  

Les marges de victoire étant très étroites dans plusieurs circonscriptions, notamment la circonscription de Courtney Comox que le NPD a remportée par seulement 9 voix, le recomptage de quelque 180 000 bulletins de vote d’électeurs absents prévu pour le 22 mai  pourrait bien changer la donne. Mais pour l’instant, c’est le Parti vert qui détient la balance du pouvoir. 

En attendant les résultats du recomptage des bulletins de vote, le chef du Parti vert Andrew Weaver a exposé deux des conditions essentielles dans lesquelles il acceptera d’appuyer un autre parti et de former potentiellement un gouvernement de coalition. Il exige notamment la réforme du système électoral de la Colombie-Britannique pour en faire un mode de scrutin fondé sur le principe de la représentation proportionnelle, ainsi que l’élimination de l’influence des gros capitaux en politique en interdisant les dons des sociétés et des syndicats à des partis politiques. 

Pour ce qui est de ces deux enjeux, le Parti vert et le NPD abondent dans le même sens. En six différentes occasions, les Néo-démocrates de la Colombie-Britannique  ont déposé un projet de loi d’initiative parlementaire destiné à mettre fin aux dons des sociétés et des syndicats. D’autre part, le programme électoral du NPD prévoit la tenue d’un référendum en Colombie-Britannique où les électrices et électeurs seront appelés à se prononcer sur l’adoption d’un système de représentation proportionnelle. 

Cependant, personne ne devrait sous-estimer le désir des Libéraux de maintenir le pouvoir. Il leur reste suffisamment d’argent de l’abondance de dons que leur ont versés des sociétés au cours de la dernière décennie. Ce n’est donc pas des ressources qui leur manquent pour financer leur prochaine campagne électorale, quand l’occasion se présentera. Toutefois, il se pourrait qu’ils soient disposés à accepter une réforme du financement électoral et même à tenir un référendum sur la représentation proportionnelle, étant convaincus qu’un tel vote se soldera par un échec.    

Par ailleurs, lors de l’élection, Weaver était bien plus virulent dans ses attaques contre le chef du NPD John Horgan qu’il ne l’a été envers Christy Clark, ce qui laisse à penser qu’il aura peut-être du mal à  travailler avec Horgan à l’Assemblée législative. Toutefois, le programme électoral néo-démocrate était plus en phase avec les politiques du Parti vert que ne l’était le programme électoral du Parti libéral. Weaver risque donc de s’aliéner la base de son parti s’il choisit de maintenir les Libéraux au pouvoir. 

Le NPD et le Parti vert ont tous deux réalisé d’importants gains dans l’élection, le NPD ayant remporté sept nouveaux sièges et les Verts, 2. Par contre, le Parti libéral, qui est actuellement au pouvoir, a perdu six sièges. Il y a clairement chez les électrices et électeurs le désir de voir de véritables changements, mais en attendant le résultat final du recomptage des bulletins de vote d’absent, ils devront patienter pour voir à quoi ressemblera le prochain gouvernement en Colombie-Britannique.