Dites au Bangladesh de cesser ses attaques contre les travailleuses et travailleurs de l’industrie du vêtement
Toronto – 20 janvier 2017 – Quatre ans après la tragédie du Rana Plaza survenue au Bangladesh où quelque 1 100 travailleuses et travailleurs du textile ont perdu la vie à cause de l’effondrement de l’usine dans laquelle ils travaillaient, le gouvernement du Bangladesh fait encore fi des accords qui sont intervenus après la tragédie pour assurer la sécurité des lieux de travail et permet désormais qu’on s’en prenne brutalement aux militant(e)s syndicaux de l’industrie du vêtement.
Les forces de sécurité bangladaises ont attaqué les maisons des chefs et des militant(e)s syndicaux de l’industrie du vêtement et ont détenu au moins onze d’entre eux dans une offensive qui s’avère un grave recul pour les droits ouvriers et la démocratie au Bangladesh.
Les bureaux syndicaux d’Ashulia, le carrefour de la production du vêtement à Dhaka, la capitale du Bangladesh, ont été envahis, vandalisés et fermés de force. On a aussi brûlé les documents d’adhésion et enlevé les meubles de ces bureaux. D’autre part, après que des travailleuses et travailleurs de l’industrie du vêtement eurent réclamé des hausses salariales en décembre 2016, plus de 1 600 d’entre eux ont été congédiés, et la police a déposé des plaintes contre 600 salarié(e)s et chefs syndicaux.
Un récent rapport, réalisé par l’UNI, le syndicat international IndustriALL et la Confédération syndicale internationale a également conclu que le gouvernement du Bangladesh n’a pas respecté le Pacte sur la durabilité, un accord intervenu entre le Bangladesh, l’Union européenne, le Canada et les États-Unis, ainsi que des syndicats et d’autres organisations. L’accord, qui a été signé dans la foulée de l’effondrement de l’usine du Rana Plaza, exigeait des améliorations en matière de sécurité au travail que devaient garantir les organisations syndicales et les conventions collectives.
Mais depuis la signature du pacte, il y a eu plus d’une centaine de cas de représailles antisyndicales dans les usines sans compter les atermoiements du gouvernement pour accréditer des unités de négociation additionnelles.
Il est temps que le gouvernement du Bangladesh tienne les promesses qu’il a faites en ce qui concerne les salarié(e)s et leur sécurité en libérant immédiatement les chefs et les militant(e)s syndicaux qui sont détenus et en se conformant aux modalités du Pacte sur la durabilité dans le plus bref délai.