18 décembre : Journée internationale des migrants
Toronto – 13 décembre 2016 – Pour bon nombre d’entre nous, la journée du 18 décembre sera une journée comme les autres. Nous aurons le privilège de vaquer à nos occupations, de nous apprêter pour la saison des fêtes et de contempler l’arrivée du nouvel an. Nous serons avec des amis et des proches et saurons certainement profiter de leur compagnie. Nos enfants s’amuseront et il y aura des sourires fendus jusqu’aux oreilles. Mais ce n’est pas tout le monde qui a les chances et les privilèges que nous offre la vie. Chaque année, des travailleurs migrants et des militant(e)s fêtent la Journée internationale des migrants le 18 décembre. Pour des dizaines de millions de gens autour du monde et des centaines de milliers d’autres au Canada, cette journée est bien différente de ce qu’elle représente pour la plupart des gens. En effet, beaucoup de travailleurs migrants passent souvent la journée du 18 décembre à travailler fort loin de leur famille afin d’améliorer leur sort et d’offrir un meilleur avenir à la prochaine génération.
C’est pour moi un grand honneur d’affirmer que les TUAC Canada ont été et demeurent le plus grand défenseur des droits des travailleurs migrants. Nous assumons cet engagement en grande partie parce que nous représentons des milliers de membres qui sont arrivés au Canada comme travailleurs migrants dans le cadre du Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTÉT). Beaucoup de ces membres sont aujourd’hui des résidents permanents et le sont devenus par la voie des programmes des candidats des provinces, mais grâce aux conventions collectives que les TUAC Canada ont négociées avec plusieurs importants employeurs, lesquelles réclament proactivement l’accès au programme des candidats pour les membres du syndicat qui arrivent au Canada comme travailleurs étrangers. Et l’année qui vient de s’écouler a marqué un autre chapitre important dans notre lutte en faveur des travailleurs migrants et de leurs droits.
Depuis l’installation d’un nouveau gouvernement à Ottawa, notre syndicat s’emploie à encourager les Libéraux de prendre les mesures qui s’imposent pour nous sortir de ce labyrinthe de politiques répressives et irresponsables qui ont fait du tort à tant de travailleurs migrants. Un des plus importants aspects de la lutte que nous avons menée en 2016 a été notre participation aux travaux du Comité fédéral permanent des ressources humaines, du développement des compétences et du développement social sur le Programme des travailleurs étrangers temporaires qui est aujourd’hui en proie à des grandes difficultés. Notre mémoire au comité, qui s’intitule « Un nouveau modèle de régime d’immigration viable», appelle le gouvernement fédéral à prendre les mesures qui s’imposent pour rendre notre système d’immigration plus progressiste en créant une voie d’accès à la citoyenneté pour les travailleurs migrants et leurs familles.
À notre avis, il est essentiel que les travailleurs migrants puissent accéder au statut de résident permanent, de préférence dès leur arrivée au Canada, ce dans le but de réduire la nature abusive du PTÉT. En outre, les TUAC Canada croient qu’il importe que tous les travailleurs migrants aient un accès égal aux prestations du Régime d’assurance-emploi et à celles du Régime de pensions du Canada, en particulier parce qu’ils contribuent à ces deux programmes. Notre syndicat a également expliqué au comité que les permis de travail pour un employeur précis, lesquels permettent de lier un travailleur à un employeur abusif, devraient être interdits dans un système d’immigration nouveau et viable. De même, les TUAC Canada ont clairement fait comprendre dans leur mémoire au comité que la population veut des lois qui permettent véritablement aux travailleurs migrants et aux travailleurs étrangers temporaires de se syndiquer sans crainte de représailles.
À l’approche de la nouvelle année, les TUAC Canada veulent tout simplement que les membres, les ami(e)s et les alliés du syndicat se souviennent que les travailleurs migrants qui peinent à semer et à récolter les aliments que nous mangeons et qui prennent soin de nos enfants et de nos aîné(e)s font partie du tissu social du Canada.
Par conséquent, le 18 décembre ne doit pas être une journée comme les autres où nous nous contentons de vaquer à nos occupations. C’est une journée où nous devons réfléchir à ce que nous allons faire au cours de la nouvelle année pour réduire les souffrances des travailleurs migrants et faire en sorte que le Canada devienne un pays véritablement inclusif pour tous et toutes.
Solidairement,
Paul Meinema
Président national des TUAC Canada