Journée internationale des migrants – le 18 décembre
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Le vol migratoire du papillon monarque symbolise l’une des plus grandes migrations d’endurance en Amérique du Nord, s’échelonnant sur un parcours de plus de 3 000 kilomètres entre le Canada et le Mexique chaque saison. |
Toronto – 16 décembre 2015 – C’est incroyable ce qui peut arriver en l’espace de quelques mois seulement, voilà que le ton change tout à fait pour le mieux dans le dossier des nouveaux arrivants au Canada. Par exemple, le Canada est en passe d’accueillir 25 000 réfugiés syriens qui fuient une situation extrêmement critique. Dans ce qui s’avère de plus en plus un effort pancanadien pour venir en aide aux réfugiés, le Canada semble s’éloigner du discours d’intolérance et de division du régime conservateur de Stephen Harper. De notre point de vue en tant que défenseurs de la justice sociale, des droits ouvriers et des droits de la personne, cette nouvelle orientation de l’inclusion est de bon augure.
Si la situation des travailleurs migrants n’est pratiquement pas aussi grave que celle des réfugiés, il n’en demeure pas moins qu’ils sont eux aussi des nouveaux arrivants qui, bien souvent, ont désespérément besoin d’un pays accueillant où travailler et possiblement s’établir. Cela fait plus de deux décennies que nous travaillons auprès de diverses communautés de travailleurs migrants au Canada, et tout au long de cette période nous avons vu toutes sortes de situations, les unes plus déplorables que les autres. Les TUAC Canada et diverses sections locales du syndicat ont pris la défense de nombreux travailleurs migrants soit parce qu’on les forçait de travailler dans des conditions non prévues par leur permis de travail, soit parce qu’ils faisaient face à des situations de détention ou de déportation, ou encore parce que des employeurs sans scrupule refusaient de les payer ou voulaient les renvoyer sans aucun ou avec très peu de préavis.
Chez les TUAC Canada, la Journée internationale des migrants revêt une importance particulière. Elle représente une occasion de réaffirmer notre soutien pour les droits des travailleurs migrants et notre engagement à les défendre. L’un des aspects fondamentaux du dilemme auquel les travailleurs migrants se trouvent souvent confrontés au Canada est la précarité de leur statut d’immigrant. Cette précarité a souvent servi d’outil pour les exploiter économiquement et les aliéner socialement. Sans une voie d’accès à la résidence permanente, les travailleurs migrants continueront d’être vulnérables et d’être la cible d’abus.
LaJournée internationale des migrantscommémore l’adoption de la Convention internationale sur la protection des droits des travailleurs migrants et des membres de leur famille par les Nations Unies le 18 décembre 1990. La Convention prône le respect des droits fondamentaux des travailleurs migrants et des membres de leur famille et réclame l’égalité de traitement et l’accès à des conditions de travail équitables pour les migrants.
Nous espérons que le gouvernement Trudeau adoptera les normes de la Convention et fera enfin du Canada un pays signataire, ce que le gouvernement conservateur évincé avait refusé de faire. La ratification de la Convention serait un excellent premier pas vers un système d’immigration plus durable et plus pratique au Canada, c’est-à-dire un système qui soit moderne, inclusif, et favorable aux nouveaux arrivants et aux Canadiens et Canadiennes. C’est après tout le pays auquel nous aspirons.
Solidairement,
Paul R. Meinema
Président national