Le programme de réduction des impôts frappant les sociétés ne fonctionne pas
Le ministre des Finances Jim Flaherty et le gouverneur de la Banque du Canada Mark Carney sont récemment montés au créneau pour déplorer le fait que les grandes entreprises s’assoient sur un magot de plus de 525 milliards de dollars qui devrait plutôt être investi dans l’économie canadienne.
Il y a des années que nos gouvernements fédéral et provinciaux accordent continuellement des réductions d’impôt aux entreprises les plus riches du Canada comme les compagnies pétrolières et les institutions bancaires. Les gouvernements voudraient nous faire croire qu’en accordant des allégements fiscaux aux grandes entreprises, l’argent serait réinvesti dans l’économie et servirait à créer des emplois, à améliorer la productivité et à renforcer la confiance des consommateurs.
Mais au lieu d’investir l’argent, les grandes entreprises ont empilé un magot qui dépasse le demi-billion de dollars. Pour mettre les choses en perspective : l’argent suffirait quasiment à éponger la dette du Canada; il pourrait couvrir le coût de la facture des soins de santé du Canada pour les trois années et demie à venir, et il fournirait suffisamment d’impulsions pour propulser une forte reprise économique.
Jim Flaherty rencontre chaque été un groupe restreint de banquiers, de PDG et d’économistes favorables au marché lors d’une retraite privée où ils font part de leurs souhaits : des salaires plus bas, davantage de restrictions pour les syndicats, davantage de travailleurs étrangers, davantage d’accords de libre-échange et, évidemment, davantage de réductions d’impôt pour les sociétés. Jim Flaherty écoute et finit par incorporer leurs demandes dans ses plans financiers.
Pour la plupart des Canadiens et Canadiennes, cela signifie des salaires stagnants, la perte d’importants services publics et une inégalité sans cesse croissante entre les plus riches de notre société et le reste.
Les plus grandes et les plus riches entreprises du Canada ont fait un pied de nez au gouvernement même qui leur a permis d’amasser leur magot d’un demi-billion de dollars d’espèces.
Il est devenu évident pour tout le monde – sauf le gouvernement Harper – que les allégements fiscaux accordés aux riches ne fonctionnent tout simplement pas pour les familles ouvrières.