La fête du Travail de 2012

Année après année, les Canadiens et Canadiennes célèbrent la fête du Travail dans le respect d’une tradition nationale qui remonte à plus d’un siècle. Aux quatre coins du pays, les travailleurs et travailleuses de toutes les professions se rassemblent pour réclamer la justice et des changements progressistes, et envoyer un message aux hommes et femmes politiques pour leur faire comprendre que les droits et les besoins des salarié(e)s doivent être respectés.

Jusqu’à récemment, la fête du Travail était une occasion pour souligner les réalisations continues des citoyens et citoyennes de la classe ouvrière. Au Canada aussi bien qu’aux États-Unis, l’extension des droits de négociation collective aux salarié(e)s a ouvert une nouvelle ère de prospérité partagée les très riches ont vu réduire considérablement leur part du revenu national. Pendant une bonne partie de la période ayant suivi la Seconde Guerre mondiale, les syndicats, grâce à leur pouvoir considérable à la table de négociation et dans l’arène politique, ont contribué à l’augmentation des salaires et à l’amélioration des conditions de travail et de vie des travailleuses et travailleurs syndiqués et non syndiqués.

Mais après trois décennies d’attaques lancées par les gouvernements, les tribunaux et les employeurs contre les syndicats, on assiste à une baisse des effectifs syndicaux en Amérique du Nord, situation qui a pour conséquence directe l’aggravation de l’inégalité des revenus. Par exemple, au Canada, le salaire de la plupart des salarié(e)s a augmenté de seulement deux dollars l’heure entre 1981 et 2010, tandis que le salaire moyen des PDG les mieux payés du pays a grimpé en flèche de sorte qu’ils gagnent 219 fois le salaire de l’employé moyen. Il n’est donc pas surprenant que le message du mouvement Occupons le Canada trouve un écho chez les travailleurs et travailleuses de partout.

Face aux attaques dont les salarié(e)s font l’objet de la part du secteur privé et de tous les paliers de gouvernement, la fête du Travail présente une occasion à saisir pour demander justice à nos employeurs et nos élu(e)s. Cette fois-ci, nous réclamons l’équité salariale, de bons emplois et une sécurité de retraite pour l’ensemble des Canadiens et Canadiennes, et nous nous opposons aux réductions d’impôts sans fin que les gouvernements accordent aux sociétés.   

Nous réclamons de meilleurs salaires car le salaire médian a augmenté de moins de 45 $ l’an au Canada depuis le milieu des années 1970, et les Canadiens et Canadiennes méritent un juste salaire pour une bonne journée de travail. Nous réclamons de bons emplois car le Canada a un taux de chômage inacceptablement élevé d’environ 7 %, ce qui signifie que certains travailleurs – surtout les jeunes – ne peuvent même pas obtenir une bonne journée de travail. Nous réclamons des régimes de retraite raisonnables car les Canadiens et Canadiennes qui font de bonnes journées de travail presque toute leur vie ne devraient pas être contraints de vivre dans la pauvreté quand ils prennent leur retraite. Et nous nous opposons aux réductions d’impôts des sociétés car il est temps que les entreprises paient leur juste part. Alors que les travailleurs et travailleuses luttent pour obtenir de bons emplois, des salaires équitables et une pension et que tous les paliers de gouvernement se livrent à des compressions dans les services publics, les grandes entreprises reçoivent continuellement d’importantes réductions d’impôts financées par nos dollars fiscaux.   

Évidemment, les syndicats demeurent la meilleure protection contre la cupidité des entreprises et l’inaction des gouvernements. En effet, les travailleuses et travailleurs syndiqués gagnent généralement des salaires plus élevés et sont bien plus susceptibles que leurs homologues non syndiqués de bénéficier d’avantages sociaux, de sécurité d’emploi et d’un régime de retraite. Mais si nous voulons que tout le monde ait accès à de meilleures conditions de travail et de vie,   il est d’une importance capitale que l’ensemble des travailleuses et travailleurs – syndiqués ou non – se mobilisent le jour de la fête du Travail pour faire entendre leurs voix. Je vous encourage à participer aux célébrations de la fête du Travail de votre communauté et de réclamer des salaires équitables, de bons emplois et une sécurité de retraite pour l’ensemble des  travailleurs et travailleuses en soulignant clairement que les Canadiens et Canadiennes ne toléreront plus que des réductions d’impôt soient accordées aux sociétés. C’est en posant des gestes simples comme par exemple  participer au rassemblement de la fête du Travail dans votre communauté et élire des gouvernements qui ont la volonté de réduire la pauvreté que nous parviendrons à réaliser la prospérité partagée et à rétablir la classe moyenne dans ce pays. Bonne fête du Travail!   

 

Solidairement,  

Wayne Hanley
Président national
TUAC Canada