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Journée nationale des Autochtones — 21 juin 2012
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Au Canada, la Journée nationale des Autochtones est commémorée chaque année le 21 juin. Quand ce jour a été proclamé pour la première fois par le gouverneur général du Canada en 1996, la Constitution du Canada a reconnu l’existence de trois peuples autochtones : les Premières Nations, les Inuit et les Métis; chacun ayant son patrimoine diversifié, sa langue, ses us et coutumes ainsi que ses croyances spirituelles.
Or, onze ans plus tard, en 2007, le Canada a honteusement refusé de se joindre à 144 autres pays comme signataire de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (DNUDPA). Cette même année, notre partenaire national, la Société de soutien à l’enfance et à la famille des Premières Nations (SSEFPN) et l’Assemblée des Premières Nations (APN) ont officiellement déposé une plainte auprès de la Commission canadienne des droits de la personne contre le gouvernement du Canada. La plainte faisait état de la discrimination que pratique depuis longtemps le gouvernement canadien en appliquant une politique qui lèse les intérêts des enfants des Premières Nations vivant dans les réserves, les services destinés à ces derniers étant sous-financés par rapport à ceux qui sont offerts aux enfants non autochtones au sein de la collectivité.
En tant que le plus grand syndicat du secteur privé au Canada, nous reconnaissons qu’il s’agit d’une violation flagrante de l’article 1 de la DNUDPA — qui affirme que « les peuples autochtones ont le droit … de jouir pleinement de l’ensemble des droits de l’homme et des libertés fondamentales reconnus par la Charte des Nations Unies, la Déclaration universelle des droits de l’homme, et le droit international relatif aux droits de l’homme. » Nous avons donc appuyé la SSEFPN, avec une persévérance inébranlable, dans leur contestation judiciaire visant à faire respecter les droits des enfants autochtones. En avril dernier, l’affaire a obtenu une victoire sans précédent, la Cour fédérale du Canada ayant fait droit à la requête d’appel de la SSEFPN et ordonné au Tribunal canadien des droits de la personne (TCDP) de former un nouveau comité pour revoir le dossier.
En 2010, le Canada est finalement devenu signataire de la DNUDPA. Quoi qu’il en soit, le gouvernement Harper continue de mépriser et de délaisser les droits de la personne de nos consœurs et confrères autochtones. En raison de la colonisation et de la marginalisation systématique, de nombreuses communautés autochtones sont contraintes de vivre dans la désolation et la pauvreté. Malgré le terrible système de pensionnats qui a détruit la vie de nombreux enfants autochtones, le Canada continue d’exploiter la vulnérabilité de nos confrères et consœurs autochtones. Les enfants d’Attawapiskat, par exemple, ont droit à des écoles où ils peuvent s’instruire sans se soucier de problèmes que posent la moisissure, les niveaux élevés de dioxyde de carbone, les émanations des réseaux d’égout, le gel des tuyaux, les toilettes portables non chauffées, et la gelure. Or, ces enfants sont toujours soumis au bon vouloir du gouvernement pour s’attaquer à ces problèmes et construire de nouvelles écoles dans leur communauté. Sans respecter l’esprit et la lettre de la DNUDPA, le Canada continue de violer l’article 14 (2) de la DNUDPA qui affirme que « les autochtones, en particulier les enfants, ont le droit d’accéder à tous les niveaux et à toutes les formes d’enseignement public, sans discrimination aucune. »
En tant que militant(e)s sociaux, la Journée nationale des Autochtones nous offre une occasion opportune de réfléchir sur les luttes que mènent continuellement nos consœurs et confrères autochtones. C’est aussi une occasion d’apprécier le riche patrimoine aux aspects multiples et la culture de nos consœurs et confrères autochtones.
La Journée nationale des Autochtones est aussi une occasion de renouveler notre engagement envers l’égalité. Alors que la SSEFPN poursuit sa lutte juridique contre le gouvernement du Canada dans le dossier de la protection de l’enfance, nous ne devons jamais oublier d’appuyer les initiatives visant à faire respecter les droits de la personne de nos consœurs et confrères dans nos lieux de travail, nos écoles et nos communautés.
Solidairement,
Wayne Hanley
Président national