Le scandale de corruption impliquant Walmart : un autre signal d’alerte pour les investisseurs
Le plus grand syndicat du secteur privé au Canada a joint sa voix au tollé international grandissant provoqué par le scandale de corruption impliquant des hauts dirigeants de Walmart et les allégations de camouflage d’une vaste opération de subornation pesant contre ces derniers qui auraient agi dans le but de dominer le marché au Mexique.
Dans un exposé de 8 000 mots intitulé « Vast Mexico Bribery Case Hushed by Walmart After Top-Level Struggle » (vaste opération de corruption étouffée par Walmart après des difficultés éprouvées au sommet) publié le 21 avril, le New York Times a révélé avec force détail les allégations de corruption où des pots-de-vin de plus de 24 millions de dollars auraient été versés.
Le troublant exposé présenté par le quotidien le plus respecté du monde au sujet du plus grand détaillant du monde arrive à peine quelques jours après que Walmart eut organisé une assemblée internationale d’investisseurs et d’analystes boursiers à Toronto à laquelle ont participé nombre de militantes et militants de la campagne Making Change at Walmart dans le but de soulever des craintes quant au jugement des hauts dirigeants de la compagnie.
« Le scandale de corruption impliquant Walmart est un autre signal d’alerte pour les investisseurs », de dire le président national des TUAC Canada Wayne Hanley qui, au cours des 15 dernières années, a joué un rôle prépondérant dans une campagne menée avec plusieurs autres intervenants pour faire en sorte que Walmart devienne une entreprise plus responsable et plus conforme à l’éthique.
« Pour les consommateurs et les investisseurs qui valorisent la responsabilité sociale des grandes entreprises, le comportement que l’on reproche à Walmart au Mexique est un autre exemple décevant de l’immoralité dont fait preuve la plus grande entreprise du monde que contrôle la famille la plus riche du monde, et cela remet en question tout engagement pris par Walmart au cours des dernières années en ce qui concerne le respect des principes de la viabilité écologique », ajoute Hanley. « Les hauts dirigeants de la société ont une fois de plus fait preuve d’insouciance et d’une arrogance époustouflante en pensant qu’ils peuvent se servir de la richesse de Walmart pour manipuler les valeurs et les lois de divers gouvernements et peuples autour du monde. »
« Ce genre de tendance rétrograde est ce qu’on constate ici au Canada depuis que la compagnie Walmart est entrée dans le marché canadien en 1994, et de plus en plus de pays – comme les Pays-Bas, l’Inde et l’Afrique du Sud – prennent note de notre expérience et tournent le dos à Walmart. Le faible engagement de l’entreprise à l’égard de la responsabilité sociale joue contre celle-ci quant à ses opérations et le cours de ses actions. En fait, Walmart affiche depuis quelque temps une faible croissance en matière de revenus et de bénéfices, et les actions de l’entreprise ont affiché de très faibles résultats par rapport à l’indice S&P Retail au cours de la dernière décennie », ajoute Hanley.
« Walmart n’est pas au-dessus de la loi et il est de notre meilleur intérêt – y compris celui de Walmart – que l’entreprise démontre aux consommateurs et aux investisseurs qu’un engagement véritable à l’égard de la responsabilité sociale fait partie de son avenir. »