À peine un mois après la terrible tragédie survenue à Hampstead (Ontario), une autre collision d’autoroute impliquant des travailleurs migrants a coûté la vie à  quatre travailleurs migrants philippins et a laissé un autre travailleur grièvement blessé. L’accident s’est produit quand deux véhicules se sont heurtés de front sur l’autoroute Queen Elizabeth entre Edmonton et Calgary. Les cinq victimes de l’accident avaient un emploi à Edmonton comme travailleuses et travailleurs étrangers temporaires.

Peu avant minuit le 4 mars, un véhicule utilitaire sport (VUS) se dirigeant vers le sud avec cinq passagers, tous des travailleurs temporaires philippins, a été heurté de front par une Range Rover qui roulait du mauvais côté de la route. Selon l’agent de la GRC, le conducteur de la Range Rover paraissait intoxiqué. Il a survécu à l’accident mais a été maintenu en détention. Il est aujourd’hui inculpé sous plusieurs chefs d’accusation dont quatre pour conduite avec facultés affaiblies ayant causé la mort.

Les travailleurs migrants tués dans l’accident étaient Anthony Castillon, un homme de 35 ans qui conduisait le VUS, et les passagers Joey Mangonon, 35 ans, et Josefina Velarde, 52 ans. Une quatrième personne, soit une femme âgée de 39 ans, est également décédée. Mais son nom n’a pas été divulgué en attendant que ses proches soient prévenus aux Philippines. Une cinquième passagère, Josephine Tamondong, âgée de 28 ans, a survécu à l’accident avec d’importantes blessures et se remet dans un hôpital d’Edmonton. 

« Au nom des 250 000 membres des TUAC Canada, nous transmettons nos condoléances aux familles des victimes de cette tragédie », de dire le président national des TUAC Canada, Wayne Hanley. « La communauté se remet à peine du tragique accident survenu le mois dernier à Hampstead (Ontario) qui a tué onze travailleurs parmi lesquels dix étaient des travailleurs migrants, et voilà que nous pleurons quatre autres vies perdues de manière insensée. »

« Encore une fois, ce sont les mêmes questions qui reviennent sans cesse : Qui va payer pour les services médicaux fournis aux survivants? Qui va payer pour le rapatriement des corps des personnes décédées? Qui va veiller à ce qu’on prenne soin de ces travailleurs et qu’ils ne seront pas mis à l’écart comme cela s’est si souvent produit par le passé?"

Des membres de la communauté philippine d’Edmonton se sont rassemblés pour partager leur douleur  avec ceux et celles qui connaissaient les victimes. Les plans pour l’organisation des funérailles sont en train d’être finalisés alors qu’on s’apprête à retourner les dépouilles aux Philippines.

« Nous devons nous souvenir qu’en règle générale les travailleurs migrants n’ont pas leur famille ici car le programme des travailleurs étrangers temporaires du gouvernement fédéral ne leur permet pas d’amener leur famille quand ils viennent travailler au Canada », rappelle Naveen Mehta, un avocat au service des TUAC Canada et directeur du Service des droits de la personne du syndicat.   

« C’est au régime conservateur à Ottawa et au gouvernement albertain de s’assurer que les compagnies d’assurance paient et de veiller à ce qu’on prenne soin de la travailleuse survivante de manière convenable. En  outre, même s’il n’y a rien qui puisse remplacer des êtres chers, les familles qui sont restées aux Philippines devraient être indemnisées pour leur perte de revenu. »