La Chambre des communes soutient le rêve de Shannen
Shannen Koostachin lors de la Journée nationale de protestation à Ottawa le 31 mai 2008. |
La jeune Shannen Koostachin, qui rêvait que l’ensemble des élèves des Premières Nations aient la chance de fréquenter une école en bon état et d’y recevoir une éducation de qualité, n’aura pas vu la réalisation de ce souhait de son vivant, mais on vient de s’en approcher quelque peu. En effet, le 27 février dernier, les députés de la Chambre des communes ont unanimement voté une motion en vertu de laquelle ils demandaient au gouvernement d’augmenter le financement des écoles situées dans les réserves autochtones afin que ces établissements scolaires soient au même niveau que le système d’éducation public dont s’occupe chaque province.
Ce vote s’est tenu deux ans après le jour où l’élève de quinze ans, qui venait d’Attawapiskat, perdit la vie dans un accident de voiture et quatre ans après le lancement de la campagne nationale qu’elle menait de région en région pour l’amélioration de la qualité des écoles que fréquentent les enfants des Premières Nations. Ainsi, par exemple, Shannen rencontra en 2008 l’honorable Chuck Strahl, qui était alors ministre des Affaires autochtones et du Développement du Nord. À ce moment-là, celui-ci lui avait dit que le gouvernement fédéral n’avait pas les moyens de reconstruire son école, qu’on avait condamnée à la suite d’un déversement de pétrole.
La jeune fille affirma alors au ministre qu’elle ne le croyait pas et s’engagea à maintenir la pression en tant qu’oratrice et comme organisatrice d’une campagne nationale consistant à écrire des lettres au gouvernement, ce qu’elle fit jusqu’à sa mort tragique en 2010. Grâce à la campagne du rêve de Shannen, au moyen de laquelle on continue depuis lors à presser le gouvernement de Stephen Harper d’assurer un financement équitable aux écoles des Premières Nations, son héritage demeure bien vivant. C’est la Société de soutien à l’enfance et à la famille des Premières Nations (SSEFPN), partenaire des TUAC Canada à l’échelle nationale, qui en assure la coordination.
« Jusqu’à présent, le gouvernement de M. Harper est fort en paroles, mais il n’agit pas », déclare le directeur du Service des droits de la personne, de l’équité et de la diversité des TUAC Canada Naveen Mehta. « Il faut que le prochain budget reflète l’appui unanime de la Chambre des communes, qui a décidé de contribuer à faire en sorte que le rêve de Shannen se réalise pour des milliers d’élèves autochtones. C’est que l’on continue à nier leurs droits fondamentaux en négligeant de s’assurer, par exemple, qu’ils ont la possibilité d’aller dans une salle de classe adéquate et ont accès à du matériel pédagogique. »