Quatrième manifestation contre l’exclusion de travailleurs devant le consulat du Mexique à Vancouver
VANCOUVER (C.- B.) – 30 janvier 2012 – Une manifestation devant le consulat du Mexique à Vancouver a pris une tournure personnelle alors que des douzaines de militantes et militants communautaires et syndicaux se rassemblaient pour manifester leur appui à Victor Robles dans la foulée de sa présumée exclusion par le Mexique et son personnel consulaire à Vancouver qui l’auraient mis sur une liste noire.
Robles est un travailleur migrant mexicain qui a fait une déposition auprès de la Commission des relations de travail de la Colombie-Britannique (CRTCB) à l’effet qu’il a été mis sur une liste noire de sorte qu’il ne puisse plus revenir travailler dans une entreprise d’exploitation agricole de la Colombie-Britannique parce qu’on le croyait être un sympathisant syndical à la ferme. Robles fait partie d’un groupe de travailleurs migrants mexicains que le Mexique et deux employeurs agricoles de la Colombie-Britannique auraient mis sur une liste noire.
Chantant « Stop the blacklisting. Victor is one of us, we want him back! (halte à l’exclusion de travailleurs migrants, Victor est notre confrère, nous voulons qu’il revienne!), les manifestants ont formé un cercle devant l’immeuble du consulat. Il s’agissait de la quatrième grande manifestation qui a eu lieu à Vancouver au cours des trois derniers mois autour d’accusations d’exclusion déposées auprès de la CRTCB, y compris l’affaire Robles.
Victor Robles travaillait à chaque saison, de 2006 à 2010, chez Sidhu and Sons Nursery dans la vallée du bas Fraser. Lorsqu’il s’apprêtait à quitter le Mexique pour revenir au Canada en février 2011, le ministère du Travail du Mexique lui a dit qu’il ne pouvait pas en raison de problèmes de visa. Robles allègue qu’un autre commis du gouvernement mexicain lui a dit par la suite que d’après les dossiers informatiques du gouvernement « la vraie raison qui fait qu’il ne peut voyager est son lien avec une organisation syndicale. »
Sont contenues dans la déposition faite auprès la CRTCB les allégations de Robles ainsi que des copies de fuites de messages télécopiés provenant prétendument du consulat du Mexique à Vancouver, lesquels présentent Robles comme un militant syndical. La preuve fait partie de diverses accusations pour action antisyndicale déposées par la section locale 1518 des TUAC Canada contre le Mexique, son consulat de Vancouver et Sidhu, ainsi que contre Floralia Growers dans la vallée du bas Fraser. Des conventions collectives sont en place aux deux fermes, après qu’une majorité des travailleurs migrants travaillant dans les deux entreprises eurent voté en faveur du syndicat (pour une mise en contexte au sujet de l’affaire, consultez : www.tuac.ca/cessezlamisealindex). La CRTCB commencera à entendre les accusations le 20 février. Entre-temps, le Mexique et son consulat de Vancouver ont revendiqué l’immunité absolue.
Les TUAC Canada constituent le plus important syndicat du secteur privé du pays et gèrent, en collaboration avec l’Alliance des travailleurs agricoles (ATA), dix centres de soutien répartis dans les diverses régions du Canada. Les TUAC Canada représentent des travailleurs agricoles dans bon nombre d’entreprises d’exploitation agricole en Colombie-Britannique et au Québec.