Manifestation de militantes et de militants de la Colombie-Britannique contre la prétention du Mexique à l’immunité le protégeant des accusations de mise de travailleurs à l’index
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Manifestation de militantes et de militants de la Colombie-Britannique : pour en voir la galerie de photographies, cliquer sur l’image ci-dessus. (Photographe : Trevor Reynolds) |
Le 17 octobre dernier, une conférence médiatique se tenant devant le consulat du Mexique à Vancouver a rassemblé des dizaines de militantes et de militants des TUAC Canada et de l’ATA ainsi que des alliés communautaires. Toutes et tous étaient là pour demander au Mexique de cesser de se dérober en invoquant l’immunité diplomatique et pour exiger qu’il se justifie des accusations selon lesquelles des agences du gouvernement mexicain, de même que sa représentation à Vancouver, se seraient entendues avec la direction de deux exploitations agricoles de la vallée du Bas-Fraser, en Colombie-Britannique, afin de mettre à l’index des travailleurs agricoles migrants (ce qui les empêcherait de revenir au Canada) en raison de leurs sympathies syndicales.
C’est la section locale 1518 des TUAC Canada qui, en avril 2011 (voir le numéro 11.20 du bulletin Directions), a intenté l’action en justice auprès de la commission des relations de travail de la Colombie-Britannique (BC Labour Relations Board ou BCLRB) relativement aux tentatives de démembrement du syndicat auxquelles se seraient livrées deux entreprises agricoles de la vallée du Bas-Fraser, c’est-à-dire les pépinières Sidhu and Sons et les fermes Floralia. Dans chacun de ces deux établissements, il existe une convention collective en vigueur, que la section locale 1518 des TUAC Canada a conclue avec l’employeur. La plupart des membres de la section locale qui travaillent chez ces deux entreprises viennent chaque année au Canada dans le cadre du Programme des travailleurs agricoles saisonniers (PTAS).
En réaction aux accusations, le gouvernement mexicain a émis un avis d’immunité absolue : selon ses affirmations, la commission des relations de travail n’aurait pas le pouvoir d’enquêter sur ce qu’il fait ni celui d’examiner les preuves qu’on lui a apportées, dont des fuites de documents du consulat du Mexique à Vancouver attestant la véracité des accusations de mise à l’index.
« Le Mexique n’a pas le droit de camoufler son mépris pour ces travailleuses et ces travailleurs en se servant de l’immunité diplomatique. Quand on est en territoire canadien, ce sont les lois canadiennes qu’il faut respecter », déclare le président de la section locale 1518 des TUAC Canada Ivan Limpright. « En effet, le Mexique a conclu un accord qui est assujetti aux lois du Canada et de la Colombie-Britannique, ce qui comprend celles qui régissent le travail. Il est donc obligatoire de respecter aussi le droit de l’ensemble des travailleuses et des travailleurs, y compris les migrants, à l’adhésion à un syndicat. »
Le BCLRB se penche actuellement sur la question de l’immunité diplomatique avant de recevoir la plainte, ce qu’il fera en février 2012.
« En ce moment, le Mexique tente de faire une brèche dans nos lois. Voilà ce qui se passe réellement », explique le président national des TUAC Canada Wayne Hanley. « C’est inacceptable et c’est une chose qui ne se fait pas et qui ne peut plus durer. »