Selon les accusations, le consulat mexicain aurait mis les travailleurs migrants syndiqués sur la liste noire en C.-B.
(De g. à d.) Chris Buchanan, avocat, Wayne Hanley, président national des TUAC Canada et Ivan Limpright, président de la section locale 1518 des TUAC Canada, expliquent les accusations en détail lors d’une conférence de presse à Vancouver le 10 mai.
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Accusations portées auprès de la CRT de la C.-B. : |
Selon une plainte déposée auprès du conseil du travail de la Colombie-Britannique (B.C. Labour Board), le consulat du Mexique à Vancouver aurait mis sur une liste noire des migrants syndiqués travaillant en Colombie-Britannique.
VANCOUVER (C.-B.) – 10 MAI 2011 – Afin d’étayer la plainte qu’on vient de déposer auprès du conseil du travail de la Colombie-Britannique (B.C. Labour Board), on a également fait parvenir à ce dernier un document qui émanerait précisément du consulat du Mexique à Vancouver. Selon cette plainte, celui-ci aurait mis des travailleuses et des travailleurs migrants du Mexique favorables à la syndicalisation sur une liste noire afin de les empêcher de revenir travailler au Canada cette année, c’est-à-dire à deux fermes de la vallée du Bas-Fraser où le personnel agricole avait réussi à se syndiquer.
C’est la section locale 1518 des TUAC Canada qui a ainsi porté plainte, celle-ci représentant donc les migrantes et les migrants travaillant aux fermes Floralia (Floralia Farms) et aux pépinières Sidhu (Sidhu Nurseries), près de Surrey, en Colombie-Britannique. Les deux entreprises agricoles en question emploient des travailleuses et des travailleurs migrants du Mexique qui viennent chaque année au Canada pendant la saison agricole dans le cadre du Programme des travailleurs agricoles saisonniers (PTAS) du Canada.
Les campagnes de recrutement syndical ont été couronnées de succès dans les deux cas, une majorité des migrantes et des migrants en question ayant voté en faveur de leur syndicalisation. On a ensuite conclu, avec chacun des deux employeurs, une convention collective assurant aux travailleuses et aux travailleurs migrants le respect de leur ancienneté et le droit d’être repris en premier lieu pour revenir travailler au Canada chaque année.
Or, à la plainte déposée auprès du conseil des relations de travail de la Colombie-Britannique (BCLRB ou British Columbia Labour Relations Board), la section locale 1518 des TUAC Canada a joint des preuves démontrant que le consulat du Mexique à Vancouver aurait mis quelques-uns des travailleurs sur une liste noire afin de les empêcher de revenir travailler au Canada en raison de leurs sympathies syndicales et aurait déconseillé à d’autres faisant partie du personnel de l’une ou l’autre des deux entreprises agricoles de continuer à fréquenter les centres de soutien pour travailleurs agricoles que tient le syndicat dans la vallée du Bas-Fraser.
« Nous estimons que les preuves dont dispose présentement le conseil font voir que le consulat du Mexique à Vancouver a tenté de mettre des sympathisants du syndicat sur une liste noire pour qu’ils ne reviennent pas travailler au Canada », déclare le président de la section locale 1518 des TUAC Canada Ivan Limpright. « Il s’agit donc là de représailles dont on use contre des personnes qui exercent leurs droits en tant que travailleuses et travailleurs et d’un passe-droit permettant aux employeurs de ne pas tenir compte de la convention collective qu’ils ont signée avec le syndicat, celle-ci assurant aux travailleuses et aux travailleurs employés par les deux entreprises agricoles dans le cadre du PTAS le droit d’être repris en premier lieu pour revenir travailler au Canada chaque année. »
« Puisque les travailleuses et les travailleurs des fermes Floralia et des pépinières Sidhu ont voulu se syndiquer, nous continuerons à lutter pour le respect de leurs droits, pour qu’ils n’en subissent pas de préjudices et afin qu’ils bénéficient réellement de l’assurance de pouvoir revenir travailler au Canada », affirme le président de la section locale 1518.
La section locale 1518 des TUAC fait partie du syndicat des Travailleurs et des Travailleuses unis de l’alimentation et du commerce du Canada. Ce dernier est le plus grand syndicat présent dans l’entreprise privée au Canada et un grand défenseur des droits des travailleuses et des travailleurs agricoles, qui, en collaboration avec l’Alliance des travailleurs agricoles (ATA), tient dix centres de soutien pour travailleurs agricoles répartis dans tout le pays.
« Les représentants du consulat du Mexique à Vancouver feraient bien de comprendre que le principe du libre-échange ne leur donne pas le droit de léser les citoyennes et les citoyens du Mexique qui travaillent ici », explique le président national des TUAC Canada Wayne Hanley. « Les tribunaux ont maintenu que les travailleuses et les travailleurs migrants ont tout autant le droit de se syndiquer que toute autre personne travaillant au Canada. C’est un fait que le consulat doit reconnaître, comme les entreprises agricoles qui sont inscrites au PTAS. »