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Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale — 21 mars
Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale — 21 mars |
Il y a déjà plus de cinquante ans depuis que les incidents racistes les plus inqualifiables sont survenus en Afrique du Sud, incidents qui ont choqué le monde entier et incité les Nations Unies à déclarer le 21 mars comme date commémorative de la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale. Ces incidents motivés par le racisme dans ses formes les plus extrêmes interpellent l’humanité à tirer des leçons des conséquences de l’intolérance.
La célébration du 21 mars est vécue par certains dans un état de révérence totale, bien que cette transformation soit de très courte durée. La riche ethnicité culturelle du Canada, présente dans les nombreuses festivités de chants et danses et les festivals qui se tiennent partout dans le pays, est une chose qui nous émerveille. Nous servons et consommons de somptueux repas « ethniques » dans des restaurants, satisfaits et ravis que les Canadiens apprécient le goût exotique. La plupart d’entre nous entretient la notion qu’au Canada toutes les couleurs et races sont traitées avec dignité et sur un même pied d’égalité dans tous les aspects, cela en raison des chiffres élevés dont font état nos données démographiques.
Malheureusement, bien trop souvent, après la célébration du 21 mars, le moment fugace se dissipe laissant intact le statut quo des communautés ethniques. Ouvertement ou sournoisement, le sectarisme prend corps sous nos yeux sans que cela ne nous empêche d’être impassibles. Reste à savoir si la célébration en soi contribue de manière significative à combattre le racisme. Mais, force est de constater combien les préjugés demeurent ancrés dans le quotidien de nombre de nos consœurs et confrères.
En tant que membres fiers de la famille des TUAC Canada, nous défendons depuis quelque temps la cause des travailleurs migrants et immigrants dont bon nombre sont racialisés, tout en travaillant à réduire les inégalités raciales dans les lieux de travail. En tant que syndicalistes, nous ne pouvons pas nous payer le luxe de nous asseoir sur nos lauriers et permettre que le régime conservateur fédéral poursuive ses tactiques effrontées contre les travailleurs migrants et immigrants.
La discrimination contre les travailleurs migrants prospère au Canada, et les travailleurs des pays fournisseurs de main-d’œuvre comme les Philippines, le Mexique, la Jamaïque et le Guatemala en sont les victimes. La subjugation des droits fondamentaux de la personne sous forme de pauvreté, de chômage et de violence est tolérée, soutenant ainsi un système qui prédispose les travailleurs aux mauvais traitements. Une fois rendus dans les pays d’accueil comme le Canada, les travailleurs migrants endurent un traitement à part dans les lieux de travail et souffrent en silence par crainte de se faire déportés ou rapatriés. Le racisme devient donc un cercle vicieux dans le spectre de la mondialisation.
La célébration de la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale ne devrait jamais servir de mécanisme de promotion de la complaisance. Ce jour doit constituer pour nous tous une puissante occasion de réaffirmer notre engagement à combattre le racisme, par exemple en protégeant les droits fondamentaux des travailleurs migrants, bref de tous les travailleurs. En tant que militants dont les activités et les attitudes sont inspirées par la justice sociale, nous devons nous préparer tous les jours à faire la guerre à l’oppression et à la discrimination raciale sous toutes formes.
Solidairement,
Wayne Hanley
Président national