Liberté pour les cinq Cubains
La cause des Cinq Cubains : question de droits de la personne et affaire de justice aux yeux des Canadiennes et Canadiens
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Le 12 septembre 1998, cinq antiterroristes cubains (les Cinq Cubains) furent arrêtés à Miami, en Floride, et accusés de s’être adonnés à l’espionnage dans le but de monter un complot. C’est ainsi que, alors qu’ils avaient déjà subi l’isolement cellulaire pendant 18 mois avant leur procès, qui allait en durer sept, Gerardo Hernández, Ramón Labañino, Antonio Guerrero, René González et Fernando González furent reconnus coupables de ce crime le 8 juin 2001.
Actuellement, grâce à des preuves qu’on a acquises en vertu de la Loi sur l’accès à l’information, on sait que leur condamnation était injustifiée. En outre, même si les avocats des Cinq Cubains en avaient exprimé le souhait dans les formes, les autorités refusèrent que la procédure judiciaire se tienne à un autre endroit aux États-Unis. C’est ainsi que cinq innocents n’eurent d’autre choix que de subir un procès pendant lequel ils n’allaient pouvoir espérer qu’on les traite avec justice. De plus, comme si cela ne suffisait pas, le gouvernement fédéral des États-Unis paya plusieurs journalistes pour que ceux-ci fassent une quantité énorme de reportages tenant du sensationnalisme dans les journaux et aux bulletins de nouvelles à la radio et à la télévision en vue de faire croire que les Cinq Cubains avaient commis des actes terroristes aux États-Unis. Or, ces allégations sans fondement allaient influer sur l’issue de leur procès.
À Cuba, on connaît concrètement le terrorisme depuis le renversement du régime de Fulgencio Batista par Fidel Castro, en 1959. En effet, il existe de vrais terroristes dont on a prouvé la culpabilité, comme Luis Posada Carriles. Celui-ci se promène toujours dans les rues de Miami sans être inquiété même si l’on a clairement démontré que c’est lui qui a ourdi le complot entraînant la mort de 73 personnes à bord d’un avion de ligne de la compagnie Cubana en octobre 1976. De même, le 26 avril 2014, quatre terroristes furent arrêtés à La Havane, à Cuba, et avouèrent qu’ils projetaient de commettre des attentats terroristes dans l’île. Or, ces quatre individus avaient collaboré avec des terroristes notoires qui cherchaient à affaiblir l’État cubain ou à le détruire, vivaient à Miami et avaient été impliqués dans la machination de Luis Posada Carriles. D’ailleurs, on estime que, au cours des 50 dernières années, à Cuba, les attentats terroristes ont fait mourir 3 478 personnes et en ont blessé 2 099 autres. La population de ce pays n’étant que de 11 millions d’habitantes et habitants, l’horreur des tragédies de cet ordre y est particulièrement frappante.
C’est en 2001, trois ans après leur arrestation, qu’on forma le comité national de la libération des Cinq Cubains (en anglais, National Committee to Free the Cuban Five et, en espagnol, Comité Nacional por la Libertad de los Cinco Cubanos). Depuis cette date, en manifestant devant l’ambassade des États-Unis dans divers pays et devant des bureaux du gouvernement fédéral des États-Unis, en faisant signer des pétitions et en faisant donner des conférences spéciales, ce comité agit en collaboration avec des organisations non gouvernementales afin de veiller à ce que la justice triomphe pour le bien des Cinq Cubains dans un avenir prévisible. Pour leur part, les TUAC Canada sont fiers des appuis qu’ils ont gagnés en faveur de ces derniers en soutenant la présentation de pétitions et la tenue de conférences et d’autres activités et en y prenant effectivement part. Qui plus est, de nombreux membres des TUAC Canada ainsi que des organisations étant associées à ce syndicat s’opposent avec véhémence à l’emprisonnement injustifié des cinq hommes.
Heureusement, le 27 février 2014, on relâcha Fernando González, qui venait alors de passer 17 ans et neuf mois en prison en raison d’un crime qu’il n’avait pas commis. Quant à René González, le 7 octobre 2011, il acheva de purger sa peine de prison aux États-Unis, qui avait donc été de plus de 13 ans, et devait ensuite vivre pendant près de trois ans dans une certaine forme de liberté surveillée en Floride, mais, le 11 mai 2013, on finit par lui accorder le droit de renoncer à la citoyenneté états-unienne pour résider en permanence à Cuba.
Bien que les pressions qui se sont exercées à l’échelle mondiale et les manifestations qui ont eu lieu dans plusieurs pays aient mené à la libération de deux des membres du groupe des Cinq Cubains, les trois autres demeurent en prison alors que c’est aussi à tort que la justice fédérale des États-Unis les a condamnés.
Voilà pourquoi, tout comme le Congrès du travail du Canada, les TUAC Canada continuent à demander aux autorités de remettre en liberté tous ceux qui font partie du groupe des Cinq Cubains. Précisément, le président national des TUAC Canada déclare : « Nous qui formons l’organisation syndicale la plus importante du secteur privé au Canada, forte des 250 000 personnes qui en sont membres, nous promettons de ne cesser de lutter fermement en faveur de la justice dans la cause de ceux qui, parmi les Cinq Cubains, n’ont toujours pas été relâchés même si leur emprisonnement était et demeure injustifié. » Ainsi, Gerardo Hernández (qui a été condamné deux fois à perpétuité et à une peine supplémentaire de 15 ans de prison), Ramón Labañino (dont la peine est de 30 ans) et Antonio Guerrero (qui, d’après la condamnation qu’on a prononcée dans son cas, ne pourra être relâché qu’au bout de 21 ans et 10 mois) peuvent compter sur la détermination de l’organisation syndicale puisque celle-ci ne cessera d’exercer sur le gouvernement des États-Unis des pressions qui sont bien nécessaires dans le but de mettre un terme au châtiment insensé dont ceux qui sont toujours en prison parmi les Cinq Cubains ont été frappés.
Celles et ceux qui désirent en savoir plus long sur la cause des Cinq Cubains et participer à leur tour à la campagne visant à obtenir la libération de toutes les personnes faisant partie de ce groupe pourront se rendre aux adresses Web suivantes :
http://www.thecuban5.org [site Web en anglais et en espagnol]
http://www.freethefive.org [site Web en anglais et en espagnol]