Par les tribunaux, les employés de Walmart à Jonquière surmontent un autre obstacle en vue d’obtenir justice
En vertu d’un jugement de la Cour supérieure du Québec daté du 13 octobre, environ 200 anciens employés de Walmart viennent de surmonter un autre obstacle en vue d’obtenir justice, la décision confirmant effectivement celle qu’un arbitre avait déjà rendue auparavant et selon laquelle la plus grande entreprise de commerce au détail au monde a agi illégalement en mettant à pied les 190 employés du magasin de Jonquière le 29 avril 2005.
Alors que la section locale 503 des TUAC Canada venait tout juste d’obtenir l’accréditation syndicale faisant d’elle l’agent négociateur des associés de Jonquière et que le ministère du Travail avait ordonné aux deux parties de se plier au processus d’arbitrage exécutoire, la société Walmart a fermé le magasin dont le personnel venait ainsi de se syndiquer. Celle-ci prétextait que l’établissement, pourtant très fréquenté, lui faisait perdre de l’argent.
Depuis longtemps, les TUAC Canada affirment que si Walmart a fermé de la sorte le magasin situé à Jonquière, c’était uniquement pour empêcher ses employés d’exercer leurs droits en tant que travailleuses et travailleurs et pour éviter d’avoir à négocier collectivement avec ses employés au Québec.
« C’est là une très bonne décision qui fait que les employés de Jonquière sont en bonne voie d’obtenir que justice soit faite », déclare Louis Bolduc, adjoint exécutif au président national des TUAC Canada Wayne Hanley. « Le jugement représente aussi un grand progrès pour l’ensemble des travailleurs du Québec puisque, désormais, les employeurs seront obligés de se justifier lorsqu’ils ferment un magasin; de cette façon, peut-être que certaines entreprises réfléchiront à deux fois avant de mettre des gens au chômage en usant d’excuses par lesquelles elles sapent les droits des salariés et affectent de nombreuses familles de travailleuses et de travailleurs. »
La société Walmart ayant depuis longtemps l’habitude d’employer tout ce qui est en son pouvoir pour faire traîner les procédures judiciaires, plusieurs s’attendent à ce qu’elle en appelle de la décision de la Cour supérieure du Québec, auquel cas la Cour d’appel du Québec verra si l’entreprise, fondée dans l’État de l’Arkansas, a droit à une audience. Dans la négative, on prévoit que les deux parties se retrouveront devant l’arbitre, dont le rôle sera de déterminer le dédommagement que recevront les employés lésés.
Depuis plus d’une décennie, les TUAC Canada, qui constituent le plus grand syndicat présent dans l’entreprise privée et le plus progressiste au Canada, sont à la tête de la campagne visant à soutenir les associés de Walmart afin qu’ils puissent exercer les droits qu’ils ont en tant que travailleuses et travailleurs.
Vol. X, no 41 • 18 octobre 2010