Bulletins Directions
La dure réalité du racisme ne doit pas assombrir notre vision de l’avenir
Déclaration des TUAC Canada à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale, le dimanche 21 mars 2010
Il est parfois difficile d’imaginer comment le racisme peut continuer à nous assaillir dans un monde de plus en plus interdépendant. On pourrait penser que dans un monde où un Afro-Américain gouverne des États-Unis essentiellement blancs, où un Coréen dirige l’Organisation des Nations Unies, et une femme noire venant des pays du Sud occupe le poste de gouverneur générale du Canada, les questions d’origines ethniques seraient désormais des faits historiques faisant l’objet de cours d’histoire que des enseignants au niveau primaire décriraient comme de vieilles attitudes n’ayant plus lieu, et qui seraient considérés avec l’optique du « plus jamais cela ».
Nous savons très bien cependant que ce n’est le cas ni au Canada, ni dans le reste du monde. Alors qu’un autre 21 mars approche – le jour désigné pour célébrer la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale – des gens de toutes les nations et de toutes les races continuent à entrer en conflit dans des endroits tels les épiceries, les lieux de travail, les écoles, dans les rues, et même par le biais de leurs écrans de télévision ou d’ordinateur, avec parfois des fins tragiques pour conséquence.

Ce sont des questions dont nous, en tant que syndicalistes, devons nous saisir immédiatement, en particulier à cause du visage rapidement changeant de la main-d’oeuvre canadienne. D’ici 2031, presqu’un Canadien sur trois appartiendra à une minorité visible ou à un groupe ethnique racialisé. Cette proportion serait presque le double de celle rapportée dans le recensement national de 2006. Lorsque les enfants nés aujourd’hui entreront sur le marché du travail dans deux décennies, les minorités visibles ou groupes ethniques racialisés représenteront 63 % de la population de Toronto, 59 % de celle de Vancouver, et 31 % de celle de Montréal. Et ces nombres ne prennent même pas en compte les quelques 250 000 migrants et plus qui entrent chaque année au Canada, ainsi que les milliers d’autres qui y résident sans statut officiel.
Cette réalité qui porte à réflexion, que signifie-t-elle pour nous? En tant que principal syndicat du secteur privé au Canada, et bien que nous soyons conscients de l’immensité des problèmes qui se présentent à nous, nous avons également vu d’immenses succès grâce au dialogue et à l’esprit progressiste de l’unité. Des impératifs comme sensibiliser ceux qui « n’ont pas encore compris », créer des organisations diversifiées et représentatives, et travailler avec des communautés et des employeurs afin de les libérer de la discrimination raciale, ne peuvent être négligés. La non-réalisation de ces étapes critiques serait clairement à notre détriment en tant que syndicat et société.
De Victoria à Iqaluit, jusqu’à St. John’s, les TUAC Canada seront là pour combattre le racisme et se servir de cette journée et chaque jour comme occasion de conscientiser et d’éduquer. Une sombre réalité ne doit pas être un obstacle à la construction d’un avenir meilleur.
Solidairement,
Wayne Hanley,
Président national
DIRECTIONS • Vol. 10, no 10 • Le 15 mars 2010
