Il est temps que Walmart signe l’accord

Toronto – 1er mai 2014 – Imaginez que le respect des lois était volontaire et que vous puissiez décider de respecter les règles du jeu comme bon vous semble. Ce serait peut-être une bonne chose pour vous, mais un tel système n’offrirait aucune garantie que votre comportement ou les agissements des autres joueraient en faveur d’une société juste et sûre. 

Il y a un an, 1 135 salarié(e)s ont été tués et des milliers d’autres blessés dans l’effondrement de l’immeuble du Rana Plaza, au Bangladesh. Dans la foulée de cette tragédie, plus de 150 détaillants de l’industrie du vêtement, y compris Loblaw, ont signé une convention sans précédent, soit The Accord on Fire and Building Safety in Bangladesh (accord sur la sécurité incendie et la sécurité des bâtiments au Bangladesh). Cet accord novateur d’application juridiquement contraignante et non volontaire engage les parties à améliorer la sécurité et les conditions de travail dans les usines. Les entreprises signataires sont donc liées pendant au moins cinq ans et doivent suivre les recommandations de sécurité que formulent des organismes de sécurité indépendants.

L’accord est intervenu à l’initiative de diverses organisations syndicales internationales, dont les TUAC Canada, qui faisaient récemment partie d’une mission d’établissement des faits au Bangladesh. Selon des preuves recueillies au Bangladesh, l’accord a commencé à avoir des effets. Un certain nombre d’usines ont été fermées, et d’autres ont reçu l’ordre d’effectuer certains travaux de réparation aux fins de sécurité, des inspections réalisées dans le cadre de l’accord ayant révélé des déficiences dans ces installations.

L’accord donne certes des résultats, mais diverses entreprises continuent d’éviter de s’y aligner. C’est le cas pour Walmart, Target, Gap Inc, Canadian Tire et la cie Baie d’Hudson. Ces entreprises et bien d’autres ont établi leur propre organisme d’autoréglementation volontaire, c’est-à-dire qu’elles ne sont liées à l’égard d’aucun organisme indépendant chargé d’appliquer les règlements régissant les réparations et la sécurité des bâtiments au Bangladesh.  

La reconnaissance des droits à la sécurité ne devrait pas être volontaire. L’accord sur la sécurité incendie et la sécurité des bâtiments au Bangladesh reconnaît ces droits. C’est bien la loi à laquelle les signataires doivent obéir pour la passation des marchés avec les entreprises de l’industrie du vêtement au Bangladesh. Après un an, il est grand temps que Walmart et d’autres compagnies signent l’accord et l’engagement juridiquement contraignant dont il est assorti, celui d’améliorer les conditions de sécurité pour les salarié(e)s au Bangladesh.