Propos du président international des TUAC, Joseph T. Hansen, au sujet des travailleuses et travailleurs obligés de composer avec l’inégalité des revenus

Washington (district fédéral de Columbia) – 16 février 2014 – Le blogue suivant, qui est du président international des TUAC, Joseph T. Hansen, a récemment été publié dans le plus grand cybercarnet du monde, c’est-à-dire le Huffington Post.  

En mettant la question de l’inégalité des revenus au centre des préoccupations de son dernier discours sur l’état de l’Union tout en en profitant pour annoncer qu’il avait l’intention de faire augmenter les salaires des employé(e)s contractuel(le)s du gouvernement fédéral des États-Unis, le président de ce pays, Barack Obama, a fait un pas en avant grâce auquel les travailleuses et les travailleurs qui ne reçoivent qu’une rémunération faible et qui, justement, luttent afin de veiller à ce que leur situation s’améliore sur ce point ainsi qu’en ce qui a trait à leurs avantages sociaux peuvent désormais espérer que leur souhait se réalisera. Tandis que le Congrès continue à contrecarrer ses tentatives visant à augmenter le salaire minimum en faisant voter une loi fédérale, ce sont les travailleuses et les travailleurs qui ont pris l’initiative de cette lutte en se serrant les coudes et en exigeant que les grandes entreprises emploient d’autres méthodes que celles qu’elles pratiquent par les temps qui courent quand il s’agit de faire des affaires.

Quand on observe ce que fait la société Walmart, qui est le plus grand détaillant du monde, on voit un bon exemple démontrant ce en quoi une entreprise contribue à agrandir l’écart entre les riches et les pauvres en versant de faibles salaires et en faisant travailler une bonne partie de son personnel à temps partiel alors que plusieurs des employé(e)s en question voudraient et pourraient le faire à temps plein. En tout, l’entreprise en compte 1,4 million dans le monde et, aux États-Unis, bon nombre d’entre eux ont du mal à satisfaire leurs besoins essentiels, comme l’alimentation et le logement, ce qui les oblige à compter sur des mesures de soutien public telles que les bons alimentaires et le programme national d’assurance-maladie (Medicaid). La société Walmart étant le plus grand employeur du secteur privé au pays, elle aurait les moyens de payer son personnel mieux qu’elle ne le fait actuellement. En effet, au cours du dernier exercice financier, elle a réalisé des profits de 17 milliards de dollars. De plus, à eux seuls, six des membres de la famille Walton, qui sont héritiers de l’empire que constitue l’entreprise, posséderaient une fortune de plus de 144,7 milliards de dollars, ce qui équivaut à plus que tout ce que détiennent 42 % des familles des États-Unis réunies. Cependant, au lieu d’agir en bonne entreprise citoyenne, la société Walmart se venge d’employé(e)s qui se sont s’exprimés franchement pour veiller à ce que les choses évoluent de façon bénéfique dans le milieu de travail et, dans le cas de certaines et certains d’entre eux, elle les renvoie. Or, c’est précisément en agissant ainsi qu’elle a incité le conseil national des relations de travail des États-Unis (National Labor Relations Board) à signaler qu’il allait poursuivre le détaillant pour avoir violé à grande échelle les droits des travailleuses et travailleurs.

Voilà pourquoi, depuis quelques années, il y a des gens travaillant actuellement chez Walmart ainsi que d’anciennes employées et anciens employés de l’entreprise qui, tout en faisant partie de l’Organisation unie pour le respect envers le personnel de Walmart (NOTRE Walmart), se sont groupés afin de se faire entendre dans le lieu de travail. Les membres de cette organisation ne cessent d’exhorter le géant de la vente au détail à s’engager publiquement à augmenter le nombre d’emplois à temps plein qu’il offre à son personnel et à assortir ces emplois d’une rémunération leur permettant de vivre convenablement tout en subvenant bel et bien aux besoins de leurs familles respectives. Ils cherchent aussi à la dissuader de continuer à agir au mépris de la loi en s’en prenant aux employé(e)s qui ne font qu’exercer le droit de parler franchement dans le but de faire en sorte que la qualité de leur vie et leurs conditions de travail s’améliorent. En s’y prenant ainsi, ces braves gens ont amené d’autres travailleuses et travailleurs, comme un certain nombre de celles et ceux qui ont un emploi dans le domaine de la restauration rapide et dans d’autres secteurs, à s’unir pour exiger qu’on augmente leurs salaires et qu’on leur offre de véritables avantages sociaux. Voilà tout ce qui explique que le président Obama ait fait de l’augmentation du salaire minimum l’un de ses objectifs prioritaires.  

Étant donné que l’écart entre les riches et les pauvres ne cesse de se creuser, les membres de NOTRE Walmart, les travailleuses et les travailleurs du secteur de la restauration rapide ainsi que d’autres personnes ayant un revenu de travail continueront à agir en manifestant ou en faisant la grève à divers endroits, mais il faut que le président Obama et le Congrès en fassent davantage qu’en ce moment afin que toutes et tous combattent un jour à armes égales. À cette fin, on ferait bien de commencer par obtenir effectivement du gouvernement fédéral qu’il augmente le salaire minimum, faire preuve d’une grande vigueur en défendant le droit de se syndiquer et en le protégeant et convaincre les sociétés comme Walmart de reconnaître au grand jour qu’elles doivent répondre du nivellement par le bas du pouvoir d’achat de millions de gens aux États-Unis.