Le budget de 2014, une autre manœuvre politique cynique de Stephen Harper

Toronto – 11 février 2014 – Au moment de jeunes Canadiens et Canadiennes font des pieds et des mains pour se trouver des emplois bien rémunérés, davantage de personnes âgées vivent dans la pauvreté, les taux de chômage demeurent élevés surtout chez les Premières Nations, les conservateurs du gouvernement Harper ont présenté un budget qui table sur l’éviscération continue des services pour dégager suffisamment de fonds afin de pouvoir offrir une nouvelle série de réductions d’impôt en prévision de leur campagne de réélection en 2015. 

Au lieu de s’attaquer aux graves problèmes comme la stagnation du marché de l’emploi, l’endettement des ménages qui atteint des niveaux record, l’insuffisance des prestations d’assurance-emploi et le manque de sécurité de retraite, les conservateurs tiennent mordicus aux mesures d’austérité dans leur effort pour rétablir l’équilibre budgétaire, sans égard aux  conséquences de ces mesures pour certaines personnes. Même le Fonds monétaire international avait recommandé de surseoir aux efforts pour rétablir l’équilibre budgétaire afin d’investir dans la création d’emplois.

Le financement amélioré de l’éducation annoncé pour les Autochtones est certes un bon départ. Mais, à part cela, le budget présente très peu de choses dont nous pouvons nous réjouir. Cela aurait pu en être autrement, car il y a tellement plus de choses que ce gouvernement aurait pu faire pour aider les Canadiens et les Canadiennes à relever les défis auxquels ils font face aujourd’hui.     

Le gouvernement aurait pu aider les travailleurs sans emploi les plus vulnérables en augmentant le financement des projets prévus dans les ententes relatives au marché du travail conclues avec les provinces et les territoires. L’excédent de l’assurance-emploi aurait pu être utilisé pour financer la formation dont les travailleurs et travailleuses admissibles à l’assurance-emploi ont tant besoin. Le gouvernement aurait pu collaborer avec les provinces et les territoires pour répondre au besoin criant d’un plus grand nombre de places en garderie et faire en sorte que toutes les familles aient accès à des services d’éducation préscolaire et de garde d’enfants abordables et de qualité.

Dans le budget, le gouvernement aurait pu signaler un retour à un système d’immigration permanente robuste et présenter des mesures concrètes pour empêcher l’exploitation des travailleurs migrants participant au Programme de travailleurs étrangers temporaires.

Au lieu d’annoncer de nouveau le financement de projets d’infrastructures déjà annoncés dans le budget précédent mais dont les fonds n’ont pas été dépensés, le gouvernement aurait collaborer avec les provinces et les villes pour investir massivement dans l’infrastructure publique en offrant une aide accrue pour les travaux d’infrastructure de base des municipalités et des communautés des Premières Nations, les services de transport en commun et de transport ferroviaire, le logement abordable, la conservation de l’énergie par la rénovation des bâtiments, et les projets d’énergie renouvelable. De tels investissements auraient créé des milliers d’emplois et stimulé l’activité économique.

Dans le budget, le gouvernement aurait supprimer les mesures proposées dans le budget de 2012 qui empêchaient davantage de travailleurs sans emploi d’accéder aux prestations d’assurance-emploi ou de les maintenir entre deux emplois. Il aurait plutôt proposer des mesures visant à améliorer l’accès à l’assurance-emploi et à accroître les niveaux de prestations

Dans le budget, le gouvernement aurait dû s’engager à améliorer le Régime de pension du Canada, à accroître le Supplément de revenu garanti et à ramener à 65 ans l’âge d’admissibilité à la Sécurité de la vieillesse et au Supplément de revenu garanti qu’on avait fait passer à 67 ans dans le budget de 2012.       

Si ce budget semble accorder beaucoup d’importance aux efforts visant à rétablir l’équilibre budgétaire sans faire grand-chose de plus, nous savons d’expérience que c’est le prochain projet de loi omnibus d’exécution du budget qui nous donnera les vrais détails. Si l’histoire se répète, le projet de loi omnibus sera plein de surprises enfouies dans les centaines de pages qu’il contiendra.  

Le gouvernement Harper avait un choix dans ce budget. Il peut continuer à jouer à des jeux politiques cyniques en s’évertuant d’équilibrer le budget à temps pour pouvoir une fois de plus distribuer des réductions d’impôts en prévision de l’élection de 2015.

Il aurait pu choisir d’investir dans des projets permettant de renforcer l’économie, la productivité et la formation, de créer de bons emplois et d’offrir aux travailleuses et travailleurs canadiens l’accès à la sécurité de revenu maintenant et à l’avenir.        

Comme d’habitude, Stephen Harper a préféré jouer à des jeux politiques au lieu de répondre aux besoins des Canadiens et Canadiennes.