Le gouvernement américain accuse Walmart de violations du droit du travail

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Gov't charges Wal-Mart with labor violations
U.S. News & World Reports – 15 January 2014

Here's The Anti-Union Slideshow Wal-Mart Uses To Train Managers
Business Insider – 15 January 2014

Washington – 19 janvier 2014 – La commission nationale des relations de travail des États-Unis (NLRB) a déposé contre Walmart la plainte la plus importante à ce jour pour avoir enfreint le droit du travail en violant les droits des salarié(e)s. Selon la plainte déposée par l’organisme du gouvernement fédéral, Walmart aurait illégalement congédié et puni près de 70 employé(e)s, y compris ceux et celles qui ont déclenché une grève en juin dernier, pour avoir réclamé des meilleurs emplois.

La NLRB affirme l’existence d’activités illégales dans 14 États et 34 magasins et montre que les dirigeant(e)s de l’entreprise ont conçu et supervisé la mise en œuvre d’une politique de représailles illégale que doivent exécuter les gérant(e)s de magasin. La plainte, qui représente la plus importante déposée à ce jour contre Walmart tant par sa taille que par son ampleur, cite 63 personnes, tous des gérant(e)s de magasin ainsi que le porte-parole et vice-président des communications David Tovar, comme responsables de menaces illégales proférées à l’endroit d’employé(e)s.

Membres d’une organisation nationale appelée NOTRE Walmart (plus précisément une association par et pour les employé(e)s de Walmart destinée à renforcer la base des travailleuses et travailleurs militants), les employé(e)s de Walmart s’attaquent de front au problème d’inégalité de revenu qui sévit au Canada en réclamant de meilleurs salaires chez le plus grand employeur du pays. Tandis que la majorité des associé(e)s de Walmart touchent un salaire de moins de 25 000 $ l’an, Walmart engrange chaque année des profits de l’ordre de 17 milliards $. La compagnie Walmart et les Walton, la famille la plus riche du pays, ont une richesse cumulée de 144,7 milliards $.

La plainte décrit en détail la décision de la commission de poursuivre l’entreprise pour les congédiements illégaux et les mesures disciplinaires illégitimes prises contre les salarié(e)s qui réclament de meilleurs emplois. La plainte de la NLRB fait état des chefs d’accusation déposés contre l’entreprise il y a un an, avant le vendredi suivant l’Action de grâces de 2012, lorsque des superviseur(e)s chez Walmart ont intensifié leurs efforts en faisant usage de menaces pour dissuader les employé(e)s de déclencher des grèves légales. Le porte-parole de l’entreprise, David Tovar, est allé jusqu’à menacer les salarié(e)s à la télévision nationale, en disant « qu’il y aura des conséquences » pour les employé(e)s qui s’absentent de leur quart de travail le vendredi suivant l’Action de grâces.

La plainte fait aussi état des congédiements et des mesures disciplinaires illégitimes intervenus après que les cent employé(e)s en grève chez Walmart eurent été faire part de leurs préoccupations à l’assemblée des actionnaires qui s’est tenue à Bentonville. Ces employé(e)s ont été systématiquement congédiés et punis par Walmart à leur retour au travail, bien que leurs absences soient reconnues et protégées par la loi. À cette occasion, Walmart avait pris des mesures disciplinaires contre au moins 43 employé(e)s et en avait congédié au moins 23 autres qui étaient des syndicalistes.

Si la compagnie Walmart est reconnue coupable, les salarié(e)s pourraient bénéficier d’une décision qui leur accorde des arriérés de salaires, une réintégration à leur poste de travail et l’annulation des mesures disciplinaires. La compagnie Walmart, pour sa part, pourrait être mise en demeure d’informer tous les employé(e)s des droits que leur confère la loi.

Plusieurs autres chefs d’accusation déposés contre Walmart pour violation du droit du travail se sont soldés par la victoire des salarié(e)s. Seulement en Californie, la commission nationale des relations de travail a récemment décidé de poursuivre Walmart pour 11 violations du droit de travail en raison de menaces proférées aux alentours du vendredi suivant l’Action de grâces de 2012. Dans l’État du Kentucky, une entente a été conclue entre Walmart et un employé qui a été congédié après avoir distribué des feuillets et dénoncé les tentatives de l’entreprise visant à réduire au silence ceux et celles qui réclament de meilleurs salaires et des heures de travail régulières. Dans le cadre de l’entente, Walmart a accepté de réembaucher l’employé et de lui verser tous les arriérés de salaires pour le temps qu’il a été absent du travail.