Le temps est venu de freiner le gouvernement fédéral

Toronto – 6 mai 2013 – La Fédération canadienne des contribuables (FCC) nous fait le coup une fois de plus : elle blâme encore les travailleurs et travailleuses pour tout ce qui cloche autant au gouvernement que dans l’économie, et ne trouve rien à dire sur le chef des conservateurs, Stephen Harper.

Le dernier budget fédéral de Harper comprend des dispositions qui permettront au gouvernement d’intervenir directement dans les négociations collectives de quarante-sept sociétés de la Couronne, dont VIA Rail, Postes Canada et la Société Radio-Canada (SRC). Il habilite aussi le gouvernement à s’ingérer dans la politique éditoriale de la SRC, ce qui est particulièrement inquiétant si l’on pense que le Canada se veut une société libre et démocratique et que la SRC a toujours maintenu son indépendance jusqu’ici.

Employant abondamment son jargon de droite habituel, la FCC blâme les fonctionnaires syndiqués du gouvernement pour à peu près tous les maux de l’économie canadienne. Elle suggère de couper les salaires dans le secteur public, mais oublie de mentionner que les grandes entreprises canadiennes pourraient facilement augmenter les salaires dans le secteur privé en pigeant dans les 600 milliards $ sur lesquels elles sont confortablement assises actuellement.

La FCC souhaite que l’on sabre toujours plus dans l’impôt des sociétés mais oublie complètement de parler des répercussions économiques désastreuses des coupes irréfléchies de Harper dans les emplois et les salaires du secteur public. La FCC passe aussi sous silence les 3,1 milliards de dollars dont les conservateurs ont perdu la trace dans leur budget de sécurité. Des pertes de cette ampleur constitueraient un motif de renvoi amplement suffisant pour n'importe quel travailleur syndiqué, mais pas pour Harper, le grand ami de la FCC.

La FCC affirme qu’il est temps de mettre un frein aux sociétés de la Couronne. Les membres des TUAC Canada croient plutôt qu’il est temps de mettre un frein aux actions des conservateurs, amis de la grande entreprise, et à leur dangereuse stratégie de gouvernance.