Le plus grand syndicat canadien du secteur privé blâme Harper pour le désastre de la RBC

« Avec le stratagème des conservateurs, tout le monde sort perdant, » déclare le président des TUAC Canada

Toronto — 9 avril 2013 — Les TUAC Canada, le plus important syndicat du secteur privé au pays et grand défenseur des travailleurs migrants et des travailleurs étrangers temporaires, se joignent à la vague de protestations des Canadiens et Canadiennes qui sont outrés du mépris affiché par le gouvernement fédéral pour la protection des travailleuses et travailleurs canadiens et la maltraitance de la main-d'œuvre la plus précaire au Canada.

« Cette tromperie scandaleuse illustre une fois de plus comment les programmes de travailleurs étrangers temporaires du gouvernement Harper ont été conçus pour profiter à une poignée d’entreprises très prospères et aux richissimes amis des milieux d’affaires de Stephen Harper », s’indigne Wayne Hanley, président national des Travailleurs et travailleuses unis de l’alimentation et du commerce (TUAC Canada), une organisation qui représente plus d’un quart de million de travailleurs et de travailleuses au pays.

« En déclarant qu’il s’agit d’une décision d’un fournisseur, la RBC affiche son manque de gouvernance corporative. Il s’agit encore du même environnement anti-travailleurs nocif que le gouvernement Harper met constamment de l’avant comme formule gagnante pour un Canada ‘prospère’. Avec cette façon de voir, tout le monde sort perdant. »

Depuis plus de deux décennies, les TUAC Canada plaident en faveur d’une réforme des programmes de travailleurs migrants et de travailleurs étrangers temporaires. Les TUAC ont aussi fait paraître un important rapport sur la situation des travailleurs migrants au Canada.

« D’après ce que nous savons maintenant, l’affaire de la RBC est plus qu’un simple un cas d’embauche de travailleurs migrants pour faire le travail de Canadiens », indique Wayne Hanley. « Il n’aurait pas été possible d’embaucher ces travailleurs sans que l’employeur prouve qu’il n’y avait pas de Canadiens pour occuper les postes en question. De telles situations se produisent dans certains secteurs, mais ce n’était clairement pas le cas ici. Soit que le gouvernement a fermé les yeux, soit que les données fournies par l’employeur pour prouver qu’il ne pouvait trouver de Canadiens qualifiés étaient fausses. C’est l’un ou l’autre », poursuit-il.

Récemment, Diane Finley, ministre fédérale des Ressources humaines, a rencontré des groupes de défense des droits des travailleurs pour examiner les programmes de travailleurs étrangers administrés par son ministère. « Nous lui avons clairement démontré que le système fait défaut depuis des décennies », déclare Naveen Mehta, conseiller juridique principal et directeur des droits de la personne au sein des TUAC Canada. Le cas de la RBC n’est que l’exemple le plus récent de ce système honteux qui laisse les compagnies agir à leur guise dans leur course aux profits. »

En 2012, le nombre de travailleurs étrangers temporaires au Canada a été supérieur au nombre d’immigrants reçus. « Dans certains secteurs, il peut y avoir une pénurie de main-d'œuvre canadienne, mais habituellement, à moins qu’ils travaillent dans un milieu syndiqué, ces travailleurs sont exploités de façon éhontée et souvent traités comme de simples servants sous contrat, » d’ajouter Naveen Mehta.

« Chaque fois que Harper et son gouvernement promettent de s’attaquer à la situation, cela reste lettre morte. Dans les faits, ils ont mis en place un programme qui nous mène vers une économie à faibles salaires, où les droits des travailleuses et des travailleurs d’ici et d’ailleurs sont allégrement piétinés dans le seul but de gonfler les profits des entreprises. »