Blogue politique : Comment élargir notre compréhension de l’accessibilité au logement dans l’#Elxn44

Ottawa (Ont.) – 15 septembre 2021 – Le 7 septembre, le premier ministre Justin Trudeau a affiché le gazouillis suivant : « Les jeunes Canadiens ne demandent pas une maison gratuite : ils ne demandent qu’une chance équitable d’accéder à la propriété. On va s’assurer qu’ils l’aient. »

Cela a incité plusieurs utilisateur(trice)s de Twitter à informer le chef du Parti libéral que, « en fait, je demande une maison gratuite ». Il s’agissait d’une déclaration audacieuse de la part de M. Trudeau, à une époque où le coût de la vie est la priorité absolue de tous et de toutes, et où de nombreux jeunes envisagent de déménager dans une autre province (en anglais seulement) en raison de l’accessibilité au logement.

La question du logement est devenue une préoccupation majeure pour de nombreux(euses) électeur(trice)s dans cette élection fédérale, et a suscité des réponses de tous les partis politiques. Elle a également suscité des interventions importantes de la part de ceux et celles qui veulent pousser les politicien(ne)s à élargir leurs politiques pour répondre aux préoccupations des personnes qui sont souvent oubliées pendant les campagnes électorales. Dans son article (en anglais seulement) paru dans The Conversation, Jennifer Chutter souligne que les discussions sur le logement s’appuient sur des récits qui associent l’accès à la propriété au rêve des colons d’« avoir une bonne vie ». En outre, dans son analyse (en anglais seulement), Ricardo Tranjan souligne l’absence d’engagements politiques pour un gel national des loyers pour le reste de la pandémie de COVID‑19, ainsi que d’une politique qui déclencherait un moratoire des expulsions dans le cas où le chômage dépasserait un certain seuil.

Tous les grands partis politiques ont présenté leurs propositions en matière de logement, les néo-démocrates proposant le plan le plus ambitieux. Le NPD veut construire 250 000 logements locatifs abordables au cours des cinq prochaines années. Tous les partis se concentrent à résoudre la crise de l’accessibilité au logement en augmentant l’offre de logements et en facilitant l’accès à la propriété. Cependant, le NPD est le seul parti à souligner que l’accès à de bons logements locatifs est tout aussi important que l’accès à la propriété. Les électeur(trice)s ont donc une distinction importante à faire, étant donné qu’un grand nombre de Canadien(ne)s sont locataires par nécessité. En d’autres termes, une grande partie du débat sur l’accessibilité au logement pourrait répondre aux besoins criants de la plupart des Canadien(ne)s s’il n’était pas aussi axé sur le concept d’accession à la propriété.

Pour ceux et celles d’entre nous qui sont désireux(euses) d’élire un gouvernement capable de fournir des politiques publiques et des programmes susceptibles de répondre aux besoins des travailleur(euse)s, il est important de prendre en compte les critiques de ceux et celles qui veulent promouvoir un programme encore plus progressiste. Après tout, les services de garde d’enfants étaient autrefois une préoccupation provinciale, mais sont maintenant devenus un des principaux enjeux de la campagne fédérale. Alors que nous nous rapprochons du jour des élections, il nous incombe d’élargir notre compréhension de la collectivité, du logement et de la propriété dans notre activisme syndical et dans la manière dont nous exerçons nos obligations politiques. Les questions relatives à l’accessibilité au logement et aux loyers pourraient, en fin de compte, déterminer l’issue de cette élection.