Les TUAC obtiennent des permis de travail ouverts pour les travailleur(euse)s migrant(e)s au Canada

Toronto – 24 juin 2020 – Alors que les éclosions de COVID‑19 continuent de ravager les exploitations agricoles dans tout le pays, les TUAC Canada ont obtenu des douzaines de permis de travail ouverts pour les travailleur(euse)s migrant(e)s qui espèrent échapper à des employeurs abusifs et à des environnements de travail dangereux.

Alors qu’une grande partie du Canada connaît une baisse des cas et des décès liés à la COVID‑19 et que les provinces et les municipalités commencent lentement à rouvrir des pans de leur économie, les travailleur(euse)s migrant(e)s ont été touché(e)s de manière disproportionnée par le coronavirus. En effet, des centaines de travailleur(euse)s ont obtenu un résultat positif au test de la COVID‑19 et trois travailleur(euse)s migrant(e)s sont décédé(e)s du virus en Ontario.

Tout au long de la pandémie, les TUAC Canada ont reçu plus de 200 appels de travailleur(euse)s migrant(e)s signalant des conditions de travail dangereuses dans des fermes et des serres, ainsi que des logements d’habitation inférieurs aux normes et des employeurs négligents qui ne protègent pas les travailleur(euse)s contre l’exposition au coronavirus.

Dans de nombreux cas, les travailleur(euse)s s’affairent à proximité les un(e)s des autres et ne sont pas en mesure de pratiquer les mesures d’éloignement physique recommandées par les gouvernements et les responsables de la santé publique. Les travailleur(euse)s migrant(e)s se sont aussi fait dire qu’ils et elles ne peuvent pas se laver les mains et aller aux toilettes au travail. Ils et elles connaissent également des conditions de vie précaires avec une surpopulation qui les rendent vulnérables à l’infection par la COVID‑19.

Cette situation est encore compliquée par le fait que les travailleur(euse)s migrant(e)s ont une mobilité de travail minimale et sont souvent lié(e)s à un seul employeur, ce qui signifie qu’il peut leur être difficile de quitter un lieu de travail abusif ou dangereux.

Cependant, avec l’aide des TUAC Canada et de l’Alliance des travailleurs agricoles, plus de 30 travailleur(euse)s migrant(e)s en Ontario, au Québec et en Colombie-Britannique ont réussi à obtenir des permis de travail ouverts pendant la pandémie de la COVID‑19. Ces permis leur ont évité d’avoir à faire face à un employeur abusif, à des conditions de travail ou de vie dangereuses, ou à un manque d’équipement de protection individuelle au travail.

Certain(e)s des candidat(e)s ont demandé à quitter leur employeur en raison de l’absence de mesures de quarantaine appropriées. En effet, il leur a été demandé de travailler dès leur arrivée au Canada malgré l’obligation de se mettre en quarantaine pendant 14 jours avant de commencer à travailler.

Les permis de travail ouverts sont devenus disponibles pour la première fois en juin 2019 après des décennies de plaidoyer des TUAC Canada demandant une meilleure protection pour les travailleur(euse)s migrant(e)s qui subissent des abus physiques, sexuels, psychologiques ou financiers de la part de leur employeur. Depuis lors, les TUAC ont aidé plus de 50 travailleur(euse)s migrant(e)s à obtenir des permis et à quitter des environnements de travail dangereux.

« Bien que ces permis constituent une solution temporaire utile aux abus subis par les travailleur(euse)s migrant(e)s, des mesures plus larges sont nécessaires. En effet, il faut garantir que les travailleur(euse)s migrant(e)s puissent bénéficier de lieux de travail sains et sûrs, soient protégé(e)s contre le coronavirus et puissent avoir accès à des logements décents lorsqu’ils et elles travaillent au Canada », déclare Santiago Escobar, représentant national des TUAC Canada.

« Pour l’avenir, il faut faire beaucoup plus pour offrir aux travailleur(euse)s migrant(e)s des espaces de vie adéquats, des permis de travail à long terme au lieu de permis saisonniers, des voies d’accès à la résidence permanente au Canada et le droit d’adhérer à un syndicat au travail », ajoute-t-il.

Depuis plus de trois décennies, les TUAC Canada travaillent en collaboration avec l’Alliance des travailleurs agricoles pour mener la lutte pour les droits des travailleur(euse)s migrant(e)s. Pour en savoir plus sur ce travail important, consultez le site Internet des TUAC Canada sur les travailleurs agricoles.