Intervention du syndicat : l’hôtel Fairmont Château Whistler remboursera 85 000 $ en pourboire à son personnel

VANCOUVER – 29 janvier 2020 – À la suite du dépôt de plaintes formulées par la section locale 1518 des TUAC, la direction de l’hôtel Fairmont Château Whistler remboursera volontairement 85 000 $ en pourboire dont elle avait privé le personnel de son service de banquets. Selon le syndicat, les pourboires avaient été pris en contravention à l’article 30 de la Loi sur les normes d’emploi de Colombie-Britannique.

Les salarié(e)s du service de banquets sollicitèrent donc l’aide du syndicat en 2018, après que la direction de l’hôtel eut mis en place un nouveau procédé de répartition des pourboires. Selon le procédé en question, la direction de l’hôtel retenait une partie des pourboires que la clientèle de celui-ci donnait aux salarié(e)s, et ce, pour financer les salaires des chefs de service.

Selon Patrick Johnson, secrétaire-trésorier de la section locale 1518 des TUAC, l’hôtel Fairmont Château Whistler refusait d’arrêter de retenir les pourboires en dépit du désaccord des salarié(e)s qui avaient pris soin de communiquer leurs préoccupations à la direction à maintes reprises. « Ces salarié(e)s ont tenté de régler le problème tout seuls, mais c’était peine perdue. Ils n’ont pas pu faire en sorte que l’employeur les écoute ou obéisse à la loi. C’est à ce moment qu’ils nous ont appelés à leur secours », précise le confrère Johnson.

Selon les salarié(e)s du service de banquets, l’hôtel retenait 20 % des pourboires qu’ils recevaient et les acheminait au « service de traiteur ou de planification ». De là, les pourboires étaient payés directement aux directrices et directeurs des ventes en restauration. En Colombie-Britannique, la loi interdit aux employeurs de prendre les pourboires des salarié(e)s, et ce, depuis que le gouvernement néo-démocrate a apporté des changements à la Loi sur les normes d’emploi de la province (article en anglais), le printemps dernier. La Colombie-Britannique est justement la dernière province du Canada à avoir adopté des mesures législatives pour protéger les pourboires donnés aux salarié(e)s.

Selon le confrère Johnson, cette affaire montre bien en quoi les syndicats sont plus que jamais nécessaires, surtout face à la précarisation de l’emploi et à l’importance grandissante de l’économie à la demande. « Les employeurs peuvent bien plus facilement violer la loi et exploiter leurs salarié(e)s quand celles-ci et ceux-ci n’ont pas le pouvoir collectif que le syndicat peut leur donner pour se faire entendre », précise le secrétaire-trésorier de la section locale 1518. « C’est grâce à notre intervention et à l’enquête que la direction des normes d’emploi de la province a ensuite menée que la direction de l’hôtel remboursera volontairement 85 000 $ à une soixantaine des membres de son personnel. C’est là une grande victoire pour ces salarié(e)s », se réjouit le confrère Johnson.

Toujours selon Patrick Johnson, si la retenue injustifiée des pourboires a eu de véritables conséquences pour les salarié(e)s, la direction de l’établissement hôtelier de luxe ne s’est vu infliger aucune pénalité pour avoir ainsi violé les normes d’emploi. « Si, pour avoir enfreint les lois du travail chez nous, ils n’en subissent pas de véritable conséquence, les employeurs continueront à ne pas bien traiter les salarié(e)s qui ne sont pas syndiqués. C’est pourquoi la section locale 1518 des TUAC va continuer à exiger la prise de mesures pour assurer le respect de la loi et à lutter pour aider les travailleuses et les travailleurs à parvenir à l’équité », ajoute le confrère Johnson.

La section locale 1518 des TUAC compte 24 000 membres, qui travaillent dans les secteurs de la santé à l’échelle locale, des services, de l’accueil, du commerce de détail, de la fabrication et des activités professionnelles aux quatre coins de la Colombie-Britannique. Pour en apprendre davantage sur la section locale 1518 des TUAC et sur son œuvre remarquable, il suffit de consulter son site Web.