Les consommateurs veulent des caissières et des caissiers et non des caisses libre-service

Hospitality members at Manitoulin Hotel & Conference Centre win gainsToronto – 20 mars 2019 – Des reportages récents faisant état de la situation où divers magasins du pays imposent les caisses libre-service aux consommateurs et consommatrices suggèrent que certains grands détaillants comprennent de moins en moins les besoins et les préférences de la clientèle. 

Pendant plus d’une décennie, les caisses libre-service ont graduellement fait leur apparition dans les épiceries, les quincailleries, les magasins de marchandises diverses et les pharmacies, ce, en dépit du fait que de nombreux consommateurs et consommatrices détestent ce système et refusent de l’utiliser. Certains client(e)s trouvent le système libre-service malcommode, déroutant, et peu accessible aux personnes âgées et aux personnes handicapées, bref ils ne digèrent pas le fait que ces machines viennent remplacer des humains.     

Si certains consommateurs et consommatrices choisissent d’utiliser les caisses libre-service, ce système automatisé, dans la plupart des cas, ne s’est pas imposé comme les détaillants s’y attendaient. Bref, voulant à tout prix réduire le coût de la main-d’œuvre, certaines entreprises vont jusqu’à forcer la clientèle à utiliser les caisses libre-service en réduisant délibérément le personnel des caisses enregistreuses ou en réservant ce type de service aux clientes et clients qui paient comptant. Ces employeurs exigent également que les salarié(e)s orientent la clientèle vers les caisses libre-service.

Partout au pays, on rapporte des cas où les caisses enregistreuses de magasin n’ont personne pour servir la clientèle à certaines heures de la journée, ou encore que les consommateurs et consommatrices sont contraints d’utiliser les caisses libre-service même lorsqu’ils demandent explicitement d’être servis par des caissières ou caissiers.   

Ces tentatives visant à « normaliser » les caisses libre-service sont très mal accueillies par les consommateurs et consommatrices, et pour cause. Au-delà du fait que ce système peut se révéler encombrant et ennuyeux, beaucoup de gens préfèrent être servis par une caissière ou un caissier à cause de l’aspect social de cette option qui leur permet d’interagir avec le personnel.     

Une caissière ou un caissier peut renseigner les client(e)s sur certains produits et les aider à trouver les articles qu’ils cherchent. Le personnel de caisse peut aussi égayer leur journée en leur adressant une salutation amicale. Il peut également les informer sur les aubaines et les services dont ils ne sont pas au courant. Enfin, quand les client(e)s passent à la caisse, il les aide à ensacher les produits d’épicerie qu’ils achètent et fait tout pour qu’ils n’aient pas à se soucier de quoi que ce soit à part le règlement de leur facture.    

Les caissières et caissiers jouent un rôle très utile dans les magasins de détail, est-ce pourquoi les consommateurs et consommatrices les aiment. Dans les magasins syndiqués, un poste de caissière ou caissier est souvent un emploi qui fait vivre une famille, car il offre l’accès à des avantages sociaux, des pensions et des revenus qui sont réinvestis dans l’économie locale. Ainsi, les caissières et caissiers aident les détaillants à répondre aux besoins de leur clientèle et  contribuent du même coup à stimuler l’économie.

De toute évidence, l’aversion que suscite l’imposition des caisses libre-service suggère que les consommatrices et consommateurs canadiens tiennent à ce qu’ils soient servis par des caissières et des caissiers. Cela indique également que les détaillants sont en train de perdre de vue ce que veut réellement leur clientèle. Face au tollé que provoque l’imposition des caisses libre-service, les grands détaillants du Canada feraient mieux d’être attentifs aux consommateurs et consommatrices en prenant toutes les mesures qui s’imposent pour que des caissières et caissiers soient toujours disponibles pour servir la clientèle.    

En toute solidarité,

Paul R. Meinema
Président national