Reçus en papier thermique : une militante de la section locale 175 sensibilise les gens à certains dangers

Mississauga (Ontario), 25 février 2019 – Une militante de la section locale 175 des TUAC œuvrant en santé et sécurité sensibilise la population aux dangers des reçus de caisse en papier thermique, d’éminents spécialistes en matière de substances toxiques ayant révélé que ses inquiétudes à ce sujet étaient fondées.

En 2017, Mary Shaw, représentante syndicale en santé et sécurité au travail pour la section locale 175 des TUAC Canada, a été jointe par une personne faisant partie de celle-ci et travaillant dans le secteur de l’alimentation au détail qui s’inquiétait des résultats des recherches sur l’exposition des caissières et caissiers au bisphénol A (BPA) et à une substance apparentée, le bisphénol S (BPS), via la couche thermosensible du papier des reçus de caisse.

Mary Shaw a découvert que lorsque le papier des reçus passait par la caisse enregistreuse, un procédé de transfert thermique permettait une impression sans encre. Elle a également pris connaissance d’études récentes montrant que le BPA et le BPS pouvaient migrer sur la peau et entrer dans la circulation sanguine. D’autres recherches ont d’ailleurs montré que chez les caissières et les caissiers, les taux circulants de BPA étaient considérablement plus élevés que dans la population générale et que le BPA pouvait rester sur leurs mains pendant toute leur journée de travail.

Troublée par ce qu’elle venait d’apprendre, Mary Shaw a communiqué avec Rick Smith et Bruce Lourie, deux éminents spécialistes canadiens des effets des produits chimiques toxiques sur la santé. Ces deux auteurs ont récemment décidé de tester le degré d’exposition au BPA et au BPS des reçus de caisse en réalisant une expérience auprès de leurs collègues de l’organisme Environmental Defence. Dans le cadre de cette expérience, ces personnes ont recueilli des échantillons de leur urine avant le test, puis elles se sont rendues chez différents détaillants pour recueillir des reçus de caisse. Ensuite, elles se les sont passés de main en main pendant un quart d’heure. En raison de données montrant que les doigts mouillés augmentent l’absorption du BPA et du BPS par la peau, deux des participants ont fait en sorte de garder les doigts humides pendant l’expérience.

Ces personnes ont attendu huit heures pour laisser leur organisme absorber le BPA ou, selon le cas, le BPS; puis, chacune d’elles a recueilli un deuxième échantillon d’urine. Les échantillons ont été expédiés à un laboratoire de recherche, qui a révélé une élévation importante des concentrations de ces produits chimiques. Il est à noter que celle dont le taux sanguin de BPA était le plus élevé avait utilisé du désinfectant pour les mains pendant l’expérience (résultat particulièrement préoccupant pour les caissières et les caissiers qui utilisent ce type de produit tout au long de leur journée de travail).

MM. Smith et Lourie affirment qu’à présent que le BPA se retrouve à des endroits imprévus, dont les reçus de caisse, il est temps d’examiner de plus près comment on pourrait éliminer les produits chimiques dangereux de notre environnement quotidien.

Suite aux mises en garde de Mary Shaw, Rick Smith et Bruce Lourie, les TUAC ont créé une fiche d’information sur le BPA (en anglais) pour les membres du syndicat et les gens de leurs familles. Pour en prendre connaissance, cliquez ici.